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par Sylvain Golvet le 15 février 2012
Voir un concert d’Ultra Vomit à Issy-les-Moulineaux est déjà plus intéressant qu’à Paris. Pas que les conditions soient meilleurs (ni pire d’ailleurs), mais c’est surtout la garantie d’entendre Fœtus le chanteur gueuler une bonne vingtaine de fois des « ISSY-LES-MOULINEAAAAAUUUUXXX » savoureux, là où les sympathiques Dead Cow Boy’s Sluts se contentera de timides « Bonsoir Paris » en première partie.
Car Ultra Vomit, ce groupe nantais de metal-cartoon, faute de trouver meilleure définition, marche totalement à ce genre de vanne. À vrai dire, leurs morceaux partent de rien pour arriver nulle part, le concept est aussi simple que de balancer des grosses conneries sur de gros riffs bien saignants. Et leur méthode de composition ne doit pas tellement s’éloigner de la façon dont l’équipe de Groland écrivait ses Nouvelles Neuves des Restes du Monde, à savoir prendre n’importe quelle image et garder la première vanne ou association d’idée qui leur passait par la tête. Ici cela donne des morceaux aux paroles aussi profondes que « Jack Chirac, Jack Chirac, Jack Chirac, JACK CHIRAC ! » ou un rythme basé sur des aboiements de chiens (Canidal Corpse). Il n’en faut pas plus pour Ultra Vomit : un morceau, c’est un jeu de mots minable, une générique de film en version bourrine (Gremlins, La Bande à Picsou, Ken le Survivant… Autant d’atteintes aux droits d’auteurs pendant une heure et demi) ou même un embryon de début de blague, comme si des gamins de huit ans jouaient du Slayer mais toujours avec cet univers enfantin.
Loin de moi l’idée de dire qu’Ultra Vomit fait n’importe quoi. C’est même loin d’être le cas sur Objectif Thunes, dernier album en date, où l’on note qu’un effort particulier à été mis sur l’exécution et la production. En clair ça joue bien, d’autant que quasiment chaque morceau reproduit le style d’un groupe connu. Le Quand j’étais Petit inaugural est d’ailleurs l’occasion pour le chanteur de nous faire profiter d’une magnifique imitation de Lemmy en français, mais avec l’accent, pendant que derrière on croirait entendre du vrai Motörhead. Le reste et de l’avenant et tout y passe, de Mechanical Chiwawa, hommage à Carlos et à Marilyn Manson, à un brûlot hardcore préconisant les bonnes manières.
Ce genre parodique est la garantie d’avoir un public acquis à votre cause. C’est le cas ce soir puisque fuseront les réparties du public, interpellant régulièrement le groupe et le malmène même gentiment. D’ailleurs, le groupe sait bien le faire participer à ce grand happening, comme lorsqu’ils font monter un (très) jeune homme pour qu’il chante avec eux un morceau qui n’existe pas et qui n’a pas de paroles. L’occasion de le faire repartir sous les quolibets du reste de la salle, qu’il ne faut pas prier pour l’affubler d’un chapelet de « Pauv’ Connard ! » (un des morceaux du groupe). Un moment du concert aussi drôle que gênant.
Enfin concert, que dis-je… Spectacle ! Car en fait tout l’intérêt d’Ultra Vomit est là, sur scène, où les membres du groupe oscillent entre vannes préparées et improvisations, et qui jouent des morceaux qui n’ont de réel intérêt qu’avec un public qui rit en pogotant (attention, ne faites pas ça chez vous les enfants). Des morceaux qui ont autant d’importance que les intermèdes qui les encadrent. Le groupe part finalement en saluant la salle, comme lors de n’importe quelle représentation théâtrale.
En tout cas, ISSY-LES-MOULINEAUUUUUUXXXX !!!!!!!!! a bien rigolé.
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