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mercredi 15 avril 2015
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par Nils le 19 septembre 2006
paru le 22 octobre 2002 (Rough Trade)
Fureur, amour, désarroi, la recherche d’auto-satisfaction, parce que rien n’avait encore égayé ce début de millénaire sans buzz, ni boom. Le son, non pas d’une ville, mais d’un pays : l’Angleterre. L’auto-destruction, électrique, délabrée, libertine, le bordel, le sentiment d’accomplir son destin, tout foutre en mille morceaux, tout écarter pour apprécier, des guitares grinçantes et des voix criantes sans réelles convictions de chants. Pas moyen d’y échapper, deux Apollons mènent la danse et la décadence, deux autres suivent le mouvement et imposent le rythme, martellements de batterie et caresse d’une basse appuyée. Riffs stridents aussi instables que Doherty se jetant dans le public, mélodies gracieuses et virevoltantes comme la raison de Bârat. Au même titre que Richard Hell, des poètes rock (ou punk à qui le voudra) finis à la coke et au crack mais sans oublier un certain talent éparpillé sur aucuns points de critique possible. Oui, c’est ça, un guitariste au nom de Carl, avec un talent indiscutable, une belle gueule, un mec qui ne recherche pas le succès à proprement dit mais la reconnaissance d’un bon jeu. Pete Rimbaud Doherty, le poète d’Albion, camé jusqu’à la plus petite cellule de son corps, songwriter de génie, le boheme loin d’être connecté avec la « raison », et cela lui va si bien.
Le chaos, pas du Fun House (houla non, on en est loin), pas assez pour être réellement reconnu comme du son brut punk trente ans après sa création, mais pourtant une sorte de désordre au niveau des cordes, un brouhaha tellement harmonieux, qui racontent des histoires, personnelles, inventées, tristes, jouissives, désordonnées et mélancoliques. Deux membres complémentaires, inséparables, ennemis, amis, amants, dominés et dominants, pas de dissolution possible... ou alors définitive.
Il vous suffit d’écouter Death On The Stairs et The Boy Looked At Johnny pour plonger dans le rock à l’état pur recherché depuis tant d’années car disparu à la mort de certains, le reste coule de source. La suite d’une explosion rock commencée il y a tant d’années par Iggy, ou quand leur producteur avait formé The Clash. Ce disque fait partie de cette perpétuelle continuité, mort-né mais dans un élan d’apogée tellement inatteignable. Bienvenue dans le XXIème siècle. Dont acte.
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