C’est bien d’avoir des idées ! Voilà quatre Anglais originaires du Oxfordshire qui, souffrant d’un manque flagrant de cette denrée rare, eurent pourtant celle d’orienter leur musique vers ce que faisaient des formations aussi diverses que Rammstein, Nine Inch Nails ou Atari Teenage Riot. Mais alors, tant qu’à faire, ils y sont carrément allés : même démesure vestimentaire, même goût pour les rythmiques "boostées", même virulence dans le chant de Monsieur Blake, frontman de son état.

Au travers de leur premier single, The Walk Off voue un culte délirant à tout ce qui remue de la manière la plus dure et également la plus primitive en consommant du sous-Aphex Twin ou du sous-Ministry avec une farouche détermination.

Or, donc, tout cela est bien pensé, mais la musique me direz-vous ? Eh bien, justement, elle est fort intéressante ! Bien sûr, elle a cette insolence que nombre de formations indépendantes proposent régulièrement avec en plus un tas de gimmick : Cotty use de sa guitare comme pratiquement tous les nouveaux groupes britanniques tandis que Fyne enveloppe le bonbon fondant de synthés cellophanes d’une boite à rythme du tonerre, particulièrement sur le titre Vader Fader. La face B (Kick) explore la même veine déjà bien saillie et introduit quelques sonorités glauques voire gothiques mais globalement rien de plus, ni de franchement percutant.

À l’écoute de ce single, on se rend compte que The Walk Off aurait très bien pu réussir à intéresser un large auditoire sans se compromettre dans cette image peu franche. Tout juste est-il permis de leur accorder de jouer de la dance/rock moins chiant que les autres...