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mercredi 15 avril 2015
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par Cypher le 29 mai 2006
sorti en mai 2006 (Fiat Lux Records)
10lec6 : derrière ce nom barbare (et ce sympathique jeu de mots), se cache la rencontre plutôt improbable de quatre musiciens aux influences plus que variées. On retrouve ainsi Emy, chanteuse qui puise ses influences dans l’anarkopunk anglais des années 80 et le hard-core. Accompagnée de Simon et sa basse, qui livre tantôt du punk bien violent, tantôt des lignes de basses plus calmes, Jess à la batterie avec ses rythmes alternant dance et punk et Gäelle aux percussions africaines . Avec un tel mélange d’influences et d’instruments on ne peut s’attendre qu’a un mélange détonnant pour Counselling Orientation, leur premier album...
Et quel mélange ! 10lec6 nous livre un pur moment de bonheur où des phases de drum’n’bass se marient avec bonheur à des passages bien plus punk. Les passages drum’n’bass sont les témoins de l’osmose entre la batterie et ses rythmes qui tirent par moment sur de la techno/dance et les percus. Il en résulte un mélange rythmé et entraînant servi par des lignes de basses qui elle tendent plutôt vers le hip hop. Les passages punk quant à eux voient la basse se munir d’une pédale de disto qui offre à la basse une présence dans les rythmiques suffisante pour remplacer une guitare. La batterie quant à elle gagne en vitesse et en puissance, même si cela doit se faire au détriment des percus, qui sont donc en retrait dans ces passages (pour ne pas dire franchement absente). C’est donc des passages bien plus rythmés, rapides et énervés qui s’alternent avec les passages de drum’n’bass. C’est dans cet alternance que réside le style unique du groupe : des passages calmes et violent ce succèdent à merveille, unis par la voix de la chanteuse qui rappelle malgré les différences de style qu’il s’agit bien du même groupe ! Le chant, parlons en puisqu’on y est : une voix criarde, rageuse, les influences de la chanteuse se sentent bien : on jurerait entendre Discharge ou Conflict sur certains passages. Les deux seuls bémols résident d’une part dans l’absence totale de pont lorsque l’on passe d’un style à l’autre : la musique s’arrête, et repart dans un autre style... dommage, des changements plus travaillés auraient été les bienvenus. D’autre part, si ce disque est original, il n’en reste pas moins très répétitif, les morceaux se suivent et se ressemblent, on entend toujours plus ou moins la même chose, et le disque finit même par lasser au bout de deux ou trois écoutes.
Le tout est présenté dans une jolie pochette représentant un "conseil d’orientation" en vue aérienne, les titre des morceaux étant inscrits sur les divers dossiers qui traînent sur la table. Je n’ai pas pu voir le livret, mais il est sans aucun doute de la même qualité, quand on sait que la chanteuse a rencontré le bassiste aux Beaux Arts, ce dernier ayant pris contact avec les deux autres membres dans des expos de graffitis qu’ils organisaient...
Au final, c’est un excellent premier album que nous livre ici les 10lec6, à la fois calme et violent, mais toujours rythmé, entraînant et rageur. Quoiqu’un brin trop court, et malgré tout répétitif. Il n’en reste pas moins un album à entendre au moins une fois, ne serait-ce que par curiosité musicale tant le son de ce qu’on pourrait appeler un groupe de drum’n’bass afro keupon est unique en son genre.
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