Berry (Chuck)

Charles Edward Anderson Berry, dit Chuck Berry, est né en 1926 à Saint Louis dans le Missouri. Ancien garçon coiffeur, le guitariste se lance après divers petits boulots et quelques mois de prison dans une carrière de musicien. Ses influences balaient un large spectre, du blues inspiré par Muddy Waters ou T-Bone Walker à la country, en passant par les ballades sentimentales de Nat King Cole. Un pot-pourri qui explique son succès auprès des Noirs comme des Blancs. En 1955, Chuck Berry signe sur le prestigieux label blues Chess Records. Paradoxalement, ce ne sont pas ses morceaux de blues qui vont attirer l’attention de la maison de disques mais plutôt ses reprises country. Résultat, le premier single du guitariste est une cover de Ida Red (Bob Wills), transformée en Maybellene. Le succès est immédiat. Tout comme Elvis, Chuck Berry invente le rock’n’roll en mêlant musique hillbilly et rhythm’n’blues, mais à la différence du King il s’impose surtout par son talent de compositeur hors-pairs. La deuxième moitié des années 50 n’est qu’une longue litanie de hits, Sweet Little Sixteen, Roll Over Beethoven, Johnny B. Goode, Memphis Tennessee, propulsant le rocker vers la gloire. Celui-ci enchaîne alors les tournées lucratives en compagnie de Carl Perkins, son ami, les Everly Brothers ou Buddy Holly, et tourne dans bon nombre de films sur le rock’n’roll, notamment le documentaire sur le Newport Jazz Festival de 1958 qui marquera tant de jeunes Anglais, futurs Rolling Stones, Beatles, Animals et autres Yardbirds. En 1959, un scandale va plomber sa carrière et contribuer avec le mariage sulfureux de Jerry Lee Lewis à entacher l’image du rock : Chuck Berry est en effet condamné à cinq ans de prison pour proxénétisme auprès d’une jeune fille de 14 ans. A sa sortie en 1963, la British Invasion l’a remis au goût du jour. C’est l’époque du renouveau et de You Never Can Tell. En 1966, il quitte Chess pour Mercury sans parvenir à retrouver la réussite des années précédentes. Il rentre donc au bercail Chess de 1970 à 1973, avant de se concentrer sur les concerts pour lesquels il embauche un personnel de musiciens toujours renouvelé. En 1979 paraît son dernier disque studio. Depuis, le père du rock’n’roll écume les salles d’Europe notamment, rejouant ses vieux hits pour trois générations de fans transis.

CRITIQUES


Chuck Berry sort de taule et va mettre une trempe aux Beatles à Liverpool.

par Emmanuel Chirache le 31 mars 2009


CHRONIQUES


L’Olympia (Paris)
Chuck Berry en concert, c’est Jean Paul II en tournée papale, le fric en plus.

par Emmanuel Chirache le 8 avril 2008