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mercredi 15 avril 2015
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par Manu le 3 janvier 2006
Sorti en 2003 chez Dixiefrog Records. Distribué en France par Night & Day.
Parfois en faisant un peu de ménage et de rangement on tombe sur des objets oubliés... et qu’on est content d’avoir oublié. C’est comme ça que j’ai été amené à remettre ce disque de Jay Gordon dans la platine alors qu’il dormait misérablement derrière un meuble entre une vieille chaussette sale et une canette de bière vide parmi la poussière. J’avais vraiment un mauvais souvenir de ce disque. Mais il m’arrive parfois de changer d’avis suite à un jugement trop hâtif. Là, non. Même en insistant, écoute après écoute, à chaque titre, on zappe avant la fin. Ne pas le faire et s’efforcer d’écouter ce disque en entier relève du supplice.
Au dos de la pochette on peut lire « This Guy is blues infested ». Il est infesté tout court oui. Ce type n’a certainement rien compris à ce qu’est le blues. Pourtant, il se réclame de Rory Gallagher, Stevie Ray Vaughan, Albert King, Johnny Winter... illustres as de la Stratocaster, tout comme lui. Mais, on ne ressent rien, pire, on éprouve du dégoût. Alors bien sûr, on reconnaît la filiation avec les guitaristes cités, mais il n’y a ni la classe, ni le feeling, ni la finesse. Il manque le blues en somme. Emmerdant pour un disque de blues-rock, non ? Car de finesse, vous n’en trouverez point ici. Jay Gordon ne cesse de faire du rentre-dedans. Des notes en cascade en veux-tu, en voilà, et vas-y que je te place un solo tape à l’œil ou des successions de plans re-pompés maintes et maintes fois, balancés froidement le pied sur l’accélérateur sans jamais freiner pour constater les dégâts.
Le disque se termine sur un titre live. Un grand classique d’Elmore James : The Sky Is Crying. Du coup on se dit que l’on va lui donner une dernière chance et on s’interroge : c’est peut-être en live que Monsieur Gordon et sa Strato prennent toute leur dimension ? Avec un tel morceau, il va enfin avoir l’occasion de nous montrer qu’il sait jouer en finesse, se dit-on. Mais non. 17 minutes et 22 secondes totalement inutiles et indigestes, une fois de plus. On préfèrera cent fois retourner écouter la brillante version de Stevie Ray Vaughan qui lui avait valu de se faire connaître du grand public au moment de sa tragique disparition. Et puis, tant qu’à faire, vous ne ferez pas la même erreur que moi : vous aurez le bon goût de ne pas acheter ce disque. Tout simplement.
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