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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 12 juin 2007
paru le 17 octobre 2006 (Stagger Records)
Rowland S. Howard est aux antipodes de l’artiste type auquel on dédierait une compilation hommage. Les écorchures ne sont pas acoustiques et fredonnées d’un air mélancolique. L’électricité industrielle est passée par là, et finalement ce double CD marathon parvient à restituer toute une époque, un environnement propres quelque peu oubliés, alors que pillés aujourd’hui.
Ainsi, si hommage au compère de Nick Cave au sein de The Birthday Party il doit y avoir, celui-ci ne peut que passer par la créativité agitée du songwriter et guitariste australien. Le fil conducteur Rowland S. Howard ne porte pas, mais secoue littéralement, feinte la douceur et passe en force, cogne fort puis s’éclipse sur la pointe des pieds. Son univers en perpétuelle expansion, s’il n’est guère enclin à tenir entièrement sur un seul cliché, est parvenu à rentrer dans deux galettes éclectiques déroutantes.
Véritable invitation indécente à se plonger dans l’œuvre du personnage, la reprise de son "hit" Shivers par son ex-collaborateur des années 1980 Nikki Sudden entame le second round sûr de son effet. Les morceaux se répètent, les interprétations sont ouvertes, et si les performances ne se valent pas toutes, l’essaim en pleine ébullition bâti par le compositeur est recomposé.
Le même Shivers se voit d’ailleurs porté aux cieux une seconde fois, dans une interprétation légèrement moins enlevée mais qui tombe à pique. Cet entremêlement, ce labyrinthe duquel on ne trouve guère d’issue sonnent parfaitement juste. Alors qu’il apparaît incontournable que l’artiste se trouvait au confluent d’une foultitude des courants, du ruisseau tortueux et excentrique de Nick Cave à la fluviale puissance électrique de Jesus And Mary Chain, on se demande après quelques écoutes pourquoi ne passe pas son temps à explorer l’original. Ce double disque rend un hommage multicolore, partant dans bien des sens sans jamais en revenir, à un créateur qui ne pouvait pas demander moins.
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