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par one minute in the dream world le 8 décembre 2009
28 septembre 2009 (Mis Ojos Discos)
Après l’excellent Alpinism de School Of Seven Bells, ou un élément masculin emmenait dans son sillage deux jumelles aussi jolies que douées sur le plan musical, et qui reliftait un shoegaze décidément très à l’honneur ces derniers temps, c’est au tour de A Sunny Day In Glasgow, issus de Philadelphie comme leur nom ne l’indique pas, de nous gratifier d’un opus dream-pop somptueux, aux réminiscences My Bloody Valentine bien digérées.
Sur celui-ci, ce sont pas moins de vingt-deux titres cotonneux ou plus enlevés, chantés par une voix de sirène émergeant gracieusement d’une brume dreamy-shoegaze délicate ou noisy, qui déboulent sans crier gare et font de ce second disque de la formation menée par Ben Daniels l’une des plus belles surprises, voire un "must" de cette année 2009. L’essai du premier album est transformé, Ashes Grammar transfigurant la dernière révélation en date de ce revival pour l’heure très porteur, et on se retrouve plongé dans la vague des Lush ou Cocteau Twins, et par conséquent au cœur d’une époque lors de laquelle ce courant régnait sur la scène internationale, faisant même des émules dans l’hexagone avec Welcome To Julian et le brillant Never So Close. De rêveries célestes très brèves (Magna For Annie, Josh, & Robin puis Secrets At The Prom en ouverture, auxquels succède un Slaughter Killing Carnage (The Meaning Of Words) légèrement plus enlevé, mais de durée supérieure), en morceaux bondissants, soniquement enjoués et impénétrables, portés par une batterie omniprésente et dotés de breaks allégés remarquables (Failure), A Sunny Day In Glasgow réalise un début d’album de haut niveau, et ne relâchera pas une seconde les rênes de sa dream-pop enchanteresse.
Flous et pourtant distincts, ses morceaux oscillent et semblent hésiter entre paresse à la Kevin Shields et vigueur teintée de synthétiseurs à l’unisson de ces guitares merveilleusement brouillonnes (Shy), et allient en certaines occasions ces deux penchants, comme sur Passionate Introverts. Et si c’est bien évidemment cette pop aérienne et gentiment souillée qui est le plus généralement de mise, A Sunny Day In Glasgow affiche assez d’adresse et de diversité dans le panel selon lequel il la décline pour convaincre de bout en bout. The White Witch, par exemple, alerte et digne d’Ecstasy And Wine de la bande drivée par Shields et Bilinda Butcher, tout comme Nitetime Rainbows ou ce Loudly aux nappes synthétiques décisives, précèdent un Blood White électro/noisy plus linéaire et largement aussi enjôleur. Entre attitude "soft" et élans plus enragés, le groupe trouve donc un parfait juste milieu, à l’image de Ashes Grammar-Ashes Maths qui oppose et fait s’imbriquer ces deux démarches, et parvient aussi à accrocher sur les titres les plus dénudés, les plus à nu du point de vue de leur vêture sonore (Miss My Friends).
Puis la fin d’album, après cette série de sucreries incitant à une consommation excessive, nous sert une énième douceur dream-pop acidulée (Starting At A Disadvantage), avant un Life’s Great presque disco et un Headphone Space à mi-chemin de Loveless et Isn’t Anything, dont A Sunny Day In Glasgow semble avoir tiré le meilleur pour l’acoquiner avec ses propres ingrédients, à base donc de chant éthéré et de pop dreamy magnifique, parcimonieusement synthétique, à la fois poussive et entrainante, et quoiqu’il en soit ici complètement addictive.
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