Cinq ans après son remarqué Smiling And Waving (2001), Anja Gabarek, revient caresser nos tympans de ses airs incernables.

Avec Briefly Shaking, la douce norvégienne au
timbre scandinave nous donne une brève secousse d’insoumission musicale qui n’a pas échappé aux oreilles d’un certain Luc Besson. Mélangeant savamment jazz et pop avant-gardiste (sans jamais réellement choisir), l’auteur-compositeur de la bande originale d’Angel-A nous entraîne dans les profondeurs de son monde hybride où les arrangements électroniques fusionnent avec des sonorités plus classiques (piano, violon), où l’étrange côtoie l’émouvant dans une veine trip-hop qui reste à définir. Résultat : Anja nous livre là l’album le plus conceptuel de sa discographie. Transporté au beau milieu d’une farandole de sensations indescriptibles, l’auditeur avisé saura apprécier l’excentricité sans faille que l’artiste a soigneusement déposé au détour de chacun de ses morceaux. L’extrait Can I keep him ?, témoigne de la ferveur multi-dimensionnelle du disque. À mi-chemin entre Feist et Björk, c’est au carrefour du temps que la Scandinave semble avoir puisé son inspiration et son inventivité pour confectionner ce disque.

Un peu de son enfance nourrie par les riffs jazzy d’un père saxophoniste, un soupçon de maturité (elle signe là son quatrième opus !) qui révèle une jeune femme accomplie de 35 ans, et un effluve de futurisme grinçant dans la composition, sont les ingrédients réunis dans cette palette de couleurs aux sons vacillants et aux paroles ténébreuses... Ça ne se décrit pas, ça se ressent. Déroutant, obscédant, fascinant, enivrant... À découvrir de toute urgence !