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mercredi 15 avril 2015
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par Tami le 28 novembre 2005
paru le 24 octobre 2000 (Universal)
Stories From The City, Stories From The Sea est le disque le plus calme de la chanteuse. Il résulte de la volonté de PJ Harvey de composer des chansons plus simples, qui pourraient être juste jouées avec une guitare. Elle a même retiré son costume de diva pour l’occasion et parait plus mure et plus sereine. Il suffit de regarder la pochette de cet album pour ressentir ce changement. D’habitude Polly Jean Harvey aime jouer avec son image et provoquer, prenons quelques pochettes au hasard dans sa discographie, sur l’album To Bring You My Love, elle joue les divas surmaquillées, sur 4 tracks demos, elle pose en sous-vêtements, le bras levé et les aisselles non épilées... Et sur Stories From The City, Stories From The Sea, nous voyons une jeune femme dans les rues de New York, la nuit, vêtue d’une robe noire assez banale, avec un petit sac à main dorée et le visage masqué par de grandes lunettes griffées...
L’image de PJ Harvey a changé, elle est plus sage, elle est moins maquillée, plus féminine... La musique s’est-elle adoucie aussi ? Le premier single de l’album est Good Fortune, c’est une chanson avec des paroles optimistes « my bad fortune slipping away », une musique très accessible, et un clip où on aperçoit PJ toute souriante, déambulant dans les rues de New-York... Oui c’est sur, la musique de PJ Harvey a bien changé aussi. L’heure n’est plus à l’expérimentation, ni à la théatralisation, et encore moins au rock sec et rugueux des débuts... Thom Yorke, le chanteur du groupe Radiohead, a participé à trois titres de l’album mais son influence a surement été plus grande. This Mess We’re In, morceau qui raconte le désordre amoureux dans lequel deux protagonistes se sont embarqués, n’est pas un duo conventionnel, Thom Yorke « monopolise » la parole pendant les deux premiers couplets et PJ Harvey se contente de ponctuer avec beaucoup de distance, les déclarations du chanteur par la phrase « The city sun sets over me ». Dans le dernier couplet, les deux artistes chantent les mêmes paroles ensembles, mais PJ Harvey s’exprime avec encore plus de froideur, par contre la voix de Thom yorke est totalement aérienne et envoutante, c’est tellement agréable de l’entendre chanter de cette façon avec une voix d’amoureux transit... Sur le mélancolique Beautiful Feeling, chanson où PJ Harvey joue seule à la guitare, la voix de Yorke se mêle parfaitement à celle de la chanteuse contrairement au titre précédent. Et enfin sur One line, Thom Yorke est aux claviers et se contente d’assurer les chœurs.
Hormis quelques autres chansons mélancoliques comme A Place Called Home, Horses in my dreams ou We float (morceau planant et interminable qui clôt l’album) ; Stories From The City, Stories From The Sea contient une poignée de compositions plus rock. Kamikaze, Big exit et The Whores Hustle and the Hustlers Whore nous précipitent dans les rues New Yorkaises
Speak to meOf heroin and speedGenocide and suicideOf syphilis and greedSpeak to meThe language of loveThe language of violenceThe language of the heart
L’album est assez homogène mais nous noterons quand même un curieux enchaînement entre le très folk You Said Something qui évoque plusieurs endroits et monuments mythiques de New York et l’indigeste Kamikaze... Avec cet album, PJ Harvey en a surpris plus d’un, surtout les fans de la première heure. Le disque est certes plus consensuel, plus calme et plus accessible, elle avait tout juste 30 ans au moment de l’écriture de cet album (l’âge de la maturité peut être). PJ Harvey se renouvelle sans cesse et elle s’est exercée à un style encore différent de ce qu’elle a pu nous offrir jusqu’à présent.
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