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mercredi 15 avril 2015
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par Béatrice le 28 février 2006
paru en 2005 ( Unicornsounds / Olive Juice / Ohayo Records)
Les membres du duo Double Deuce, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ne sont pas nés de la dernière pluie, et sont loin d’en être à leur premier essai musical. Angela Carlucci est en effet également membre de The Baby Skins, alors que Toby Goodshank a fait ses armes au sein des Moldy Peaches, aux côtés d’Adam Green. Ils sont donc membres actifs de la scène antifolk new-yorkaise - leur album est d’ailleurs produit par Major Matt Mason, qui a aussi travaillé avec Jeffrey Lewis, le monde est petit.
Tout cela permettant plus ou moins de situer le groupe, on n’est pas surpris d’entendre un folk lo-fi teinté de pop enjouée et des textes gentiment décalés. Les douzes titres qui composent cet album, chantés à deux voix, constituent autant de comptines déjantées, dans lesquelles les deux musiciens se donnent à coeur joie. Modeste et assez simple (les musiciens ayant participé à la réalisation du disque ne sont au total que six), l’ensemble n’est pas pour autant dénué d’humour et de créativité et respire la bonne humeur. Comme souvent dans ce genre musical, les chansons sont fondées sur des événements assez ordinaires de la vie quotidienne, autour desquels se développent textes et mélodies ; on entend parler en vrac d’une nouvelle chemise, d’un concert au Bowery Ballroom, d’une fenêtre et d’amours passées... le tout, sans jamais perdre l’humour ni le sens de la dérision qui fait tout le charme du disque. Même si une pointe de mélancolie se fait parfois entendre, elle est rapidement étouffée par l’ambiance générale du disque, plutôt enjouée et renforcée par les refrains entraînants et joyeux qu’on se surprend à reprendre assez rapidement.
Le duo semble n’en faire qu’à sa tête, avec la seule volonté (assez communicative) de s’amuser, et cela se ressent particulièrement sur le titre central Anders, qui emprunte à Oasis, à Cypress Hill, à la chanson Jamaïcan Ska d’Annette Funicello et Fishbone, et offre à coup de samples une synthèse entre power-pop, folk et hip-hop.
Cet exercice de style réussi se mêle aux autres chansons toutes aussi agréables les unes que les autres, et il est assez difficile, au bout de la petite demi-heure que dure le disque, de ne pas appuyer sur la touche repeat. Le charme opère en effet plutôt bien, à tel point que, même en écoutant l’album un soir pluvieux de février, on a l’impression d’être en train de flâner au soleil dans les rues d’une grande ville, sans impératifs ni soucis d’aucune sorte. Excellent disque pour éclairer les fins de journées un peu sombres, mais aussi pour profiter des matinées ensoleillées...
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