K’s Choice. Le choix de K. Derrière cette référence kafkaïenne se cache une affaire de famille et on sait qu’en matière de rock, ce genre de choses donne souvent des résultats appréciables. Sarah Bettens et Gert Bettens sont donc frère et sœur. Sarah, c’est la voix, chaude, presque rauque et accrocheuse à tous les coups à une époque où les voix féminines fleurissaient comme base de beaucoup de groupes à grand succès (No Doubt, Texas...). Chert c’est la guitare, tantôt électrique et nerveuse, tantôt acoustique et bucolique. Les Bettens sont belges, de la région d’Anvers et à une époque, ils faisaient une sacrée bonne musique. Cocoon Crash, leur troisième effort studio, en est la meilleure preuve.

On a surtout retenu de ce disque les deux singles qui, il est vrai, sont des sommets de la musique du groupe. Believe et surtout l’entêtant Everything For Free répètent avec brio la recette du tube Not An Addict qui avait valu au groupe en 1996 une reconnaissance mondiale méritée. Mais dans le même genre, l’album possède quelques autres pépites moins connues comme par exemple Hide, titre rageur qui prend une forte amplitude à la fin au moment du dédoublement de la guitare sur une batterie dès plus percutante. La voix se met alors au diapason, toujours plus gutturale et relève le tout pour un titre parfait. L’ombre de Pattie Smith n’est plus trop loin. Le répétitif Freestyle, qui ne porte que trop mal son nom, proposé ensuite sur le disque n’en sera que plus décevant en comparaison avec le titre précédent.

Le deuxième volet de K’s Choice est plus doux, moins rock, plus mélancolique et émouvant. L’album contient en effet quelques magnifiques balades toutes plus efficaces les unes que les autres. On citera pour exemple, Now Is Mine (qui, placée sur le disque après Everything for Free remplit sa fonction adoucissante à merveille) où la voix de Sarah s’accorde avec une ligne de contrebasse et quelques arpèges de guitare acoustique pour un résultat autant profond que touchant. Il y a aussi God In My Bed qui, malgré une référence religieuse qui peut sans doute agacer, touche vite l’auditeur dès les premières écoutes.

Alors voilà, K’s Choice ne fut pas le plus grand groupe du monde, ni le plus original d’ailleurs. Même dans l’histoire rock de la petite (par la taille) Belgique, on trouve mieux. Les paroles ne sont pas les plus subtiles et certains titres comme In Your Room ou If You’re Not Scared, à l’intro faussement indianisante, peuvent sembler manquer de densité. Mais voilà, K’s Choice est un groupe efficace qui a écrit en une décennie un paquet de bons morceaux qui quelques années plus tard continuent à séduire les oreilles non blasées. Efficacité, les choses tiennent parfois en peu de mots. Cocoon Crash est là pour le prouver vous dis-je !