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Flat-Pack Philosophy

Flat-Pack Philosophy

Buzzcocks

par Fino le 29 mai 2006

3,5

paru en mars 2006 (Wagram)

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1976. La pustule Sex Pistols explose à la face de l’Angleterre. Les Ramones mettent en pratique leur conception de la guerre éclaire avec le ravageur Blitzkrieg Bop. Les Buzzcocks, dans un premier EP auto-produit, ne hurlent pas encore leur addiction à l’orgasme comme l’a écrit un célèbre mensuel consacré au rock (Orgasm Addict ne paraîtra qu’avec leur premier album, Time’s Up, un an plus tard), mais clament au monde les frustrations mancuniennes... Que reste-t-il de cette déferlante bestiale trente ans après ? Les Sex Pistols ne sont plus, Johnny Rotten alternant le correct (sporadiquement) et le moins bon (nettement plus souvent). Les Ramones sont en voie d’extinction (au sens propre). Les Buzzcocks, eux, sont toujours debout. Avec trois décennies de plus au compteur...

Le souci, car souci il y a, se fait ressentir dès la vingtième seconde précisément. Pendant cet intervalle béni, on replonge trente ans en arrière. Philip Barker martyrise ses fûts comme s’il voulait les faire éclater, Pete Shelley, Steve Diggle et Tony Barber font exploser les amplis. Du trois accords comme on n’en fait presque plus. Hélas, du peu qui subsiste, les Buzzcocks ne sont plus chefs de file. Les rides ne sont pas là où on les attend, mais elles marquent bel et bien le son des Anglais. Alors que les Wampas excellent au jeu du punk "adulte", notre quatuor a semblé finalement céder sous l’emprise des années. N’entendez pas ici que le disque n’est pas bon, loin s’en faut. Les mixeurs de neurones sont venus en nombre, les sonorités sont puissantes.

Néanmoins, pour tout amateur de punk qui se respecte, et a fortiori pour tout amateur des Buzzcocks, les quatorze missiles (2’30", la chanson !) projetés risquent, au diable l’hypocrisie, vont, décevoir. Où est donc passée l’urgence insolente de cette voix furieusement adolescente qui propulsait joyeusement un Fast Cars droit dans le mur ? Si les parties vocales ont vieilli, elles n’ont pas récupéré au passage des timbres pleins de charme et de caractère à la Iggy Pop ou Lou Reed (écouter pour s’en convaincre le refrain de l’éponyme Flat-Pack Philosophy, Dreamin’ ou encore I Don’t Exist entre autres). Le son, quant à lui, n’a pas perdu en énergie, mais souffre d’une production légèrement trop présente. À ce titre, se retrouver face aux sonorités délicieusement crades des premiers albums est sans pitié.

Des coups de tonnerre il y a (Soul Survivor porte son nom à merveille), mais fatalement peu de foudre. L’album est de bonne facture, cela ne fait aucun doute. Mais quelque peu déprimant pour les fans de la première heure, ou à défaut des premières années. Les Buzzcocks auraient incontestablement gagné à na pas travailler ces satanées voix devenues plates et à s’appliquer l’éternel "do-it-yourself"...



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Tracklisting :
 
1. Flat-Pack Philosophy (3’06")
2. Wish I Never Loved You (2’38")
3. Sell You Everything (2’24")
4. Reconciliation (2’57")
5. I Don’t Exist (2’20")
6. Soul Survivor (1’41")
7. God, What Have I Done (2’16")
8. Credit (3’22")
9. Big Brother Wheels (2’39")
10. Dreamin’ (2’39")
11. Sound Of A Gun (2’29")
12. Look At You Know (2’16")
13. I’ve Had Enough (2’29")
14. Between Heaven And Hell (3’18")
 
Durée totale : 36’38"