Concerts

Nantes (L’Art Scène)

Concert Amnesty International / B-Side Rock

Le 24 juin 2005

par Milner le 5 juillet 2005

Une centaine de personnes pour l’Évènement. Un seul reporter, celui de B-Side Rock.

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

Ce vendredi 24 juin à Nantes, les rues ressemblent à une réédition des taxis de la Marne ; ça grouille de monde, l’été y est pour quelque chose. Premières foulées à l’intérieur de l’endroit assez bien décoré ma foi. Entre propagande associative pour l’occasion et portraits de célébrités, les murs de l’Art Scène ont un petit air de Place Rouge. Ce fou de programmateur ! Personne ne l’a pris au sérieux quand il nous a annoncé qu’il organisait le premier concert Amnesty sous l’égide du nouveau webzine musical qui monte. Chacun pensait alors que cette intention fantôme disparaîtrait comme un vulgaire nuage d’été, les plus cyniques prédisant la création d’une société de sous-vêtements estampillé « B-Side soutient Amnesty ». Et puis, au fil des semaines, il nous a bien fallu ravaler nos propos moqueurs, tant ils s’avéraient calomnieux.

Car on se retrouve maintenant en face de la scène pour accueillir le premier groupe. 22 heures. Simon remue sa tignasse et s’avance vers le micro. « Salut, on est les Lunar Sheep » et le concert commence. La scène est peut-être large comme un landau, rien ne perturbera ce trio d’une vingtaine d’années aux accents rock US dont le guitariste/chanteur est bien décidé à soulever les postérieurs d’un large dixième d’entre nous. Guitare éosine flamboyante qui débute pratiquement tous les morceaux, on sent le groupe prêt à en découdre. La batterie disposée sur un tapis en provenance directe d‘un conte des Mille et Une Nuits (mais amputée d’un tom) est bien calée ; le bassiste s’accapare à merveille sa portion de territoire réservé et une fois sur deux apporte un soutien mélodique agréable sur un répertoire alternant compositions propres et classique des Smashing Pumpkins (influence revendiquée), Puddle Of Mud et Pixies (la désormais incontournable Where Is My Mind ?). Malgré trois bon quarts d’heure de show plutôt convaincant, le public ne fut bizarrement pas aussi dingue que prévu, sûrement pas encore remis de la puissance et de la vitesse d’exécution des Lunar Sheep. Un doute saisit la salle. Le programmateur n’a-t-il choisi qu’un hors-d’œuvre ou les trois se sont-ils dérobés devant la terrible tâche de divertir un auditoire pas vraiment acquis à leur cause ?

Entracte. Bénédiction pour les partenaires de l’événement puisque Mathieu, un membre de Survie 44, présente son association. Le programmateur de la soirée prend lui aussi la parole et explique brièvement la campagne contre la prolifération des armes à travers le monde, qu’Amnesty International s’engage à combattre. Dans la foulée, un conteur d’origine chilienne nommé Patricio improvise à sa manière un discours sur la musique rock, la jeunesse et la paix. Pendant que certains parlent, le comptoir est pris d’assaut et il n’est pas rare que d’autres en profitent pour faire connaissance avec les actions d’Amnesty International, ce qui finira à coup sûr par une jolie photo au profit de la campagne d’action de la vénérable organisation.
La chaleur nocturne est à son comble lorsque Mr Bonobo s’empare de la scène pour distiller un show très personnel... Ces cinq loups de mer - rappelant Soldat Louis tendance bon pères de famille - entament leur spectacle par un discours de rigueur sur le retour du père Sarko aux commandes de l’État puis invitent la foule à se lâcher sur des morceaux entraînants, dont la rengaine improbable : « Les conquistadors sont des cons qui s’adorent » (à moins que ce ne soit l’inverse). Le chanteur, tout d’abord assis, ne le restera pas très longtemps car ce poète du nouveau millénaire n’hésite pas à se mettre à danser voire à se jeter dans le public tout en n’oubliant pas de mouiller sa chemise dans tous les sens du terme. Le guitariste soliste manie la wah-wah à la perfection sans en abuser comme un certain Hendrix, conférant à l’affaire un esprit rock festif plutôt décapant. Étirant leurs morceaux sans s’occuper du temps qui passe, nos primates préférés se paient même le luxe d’inviter un percussionniste lambda du public pour une impro ébouriffante.

1 heure du mat’. Ca y est, la fête est finie et la mayonnaise chanson/rock festif a plu visiblement. Pas de rappels seulement les reliefs d’une soirée mémorable qui s’évanouissent doucement, et votre reporter avec... En attendant la prochaine édition dans une contrée plus vaste ?



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom