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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 10 mai 2006
Soirée de dupes. Le téléphone arabe a bien fonctionné. L’idée était bougrement simple : coincer les gens à l’intérieur de l’Abracadabar (bar-concert du XIXe arrondissement décoré pour la première fois aux couleurs d’Amnesty International) et les « forcer » à écouter la soirée musicale qui allait débuter. Oui mais à quelle heure ?
21 heures : en retard sur l’horaire initiale lorsque le spectacle commence, la surprise est d’abord le sourire de Leo88man qui prend possession du devant de la scène pour épauler à la guitare son compère aux « platines », Ben O’Folk. Quelques mots d’introduction et c’est parti. Sur un documentaire réalisé par la chanteuse des Yeepee, leur musique tente d’en faire transpirer la progression narrative que l’auditoire peut observer sur écran géant.
Les morceaux sont instrumentaux et le guitariste passe par tous les aspects de son jeu, tantôt sinueux, tantôt agressif. Car, il faut dire que cette projection sur le marché de la prostitution en provenance des pays de l’Est européen a de quoi faire réfléchir. L’expérience est concluante et laisse donc la place à Yeepee, duo guitare/clavier originaire de Toulouse, sonnant bon l’antifolk et concoctant leur mixture de petits gadgets électroniques du meilleur effet.
On prend en pleine face une voix limpide et aérienne. Cela devrait faire plaisir de pouvoir vérifier concrètement que cette qualité n’est plus vouée à la marginalité : les gens ont des oreilles et savent s’en servir. Pour conclure en beauté la série, retour sur scène du lillois Leo88man pour quelques titres issus de son répertoire.
L’ambiance est peut-être un peu moins attentiste, l’effet est garanti et contraste légèrement avec la prestation précédente, teintée d’humour et d’ironie. Un peu comme un barman un peu chic peut présenter un cocktail froid et distingué, sans même réclamer de pourboire.
Il est pas loin de minuit et s’il reste encore de l’appétit aux gens, un deuxième service va commencer. Un DJ set s’impose pour écouler les souvenirs de cette soirée. The Beatles, John Lennon, Grand Master Flash, Prince... que du old classic, mais du bon. Finalement, pour compléter les images de cette suite de concerts, je ne puis que conseiller vivement d’attendre la nouvelle campagne d’Amnesty International ou encore de suivre de très près ces artistes du label Ohayo Records. En y repensant, les hurlements de guitare pendant le documentaire traduisent la terreur d’un être humain. Voilà, j’ai compris le concept. La salle se vide, des lumières s’éteignent et on va remettre ça à l’année prochaine, non ?
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