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Costello Music

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The Fratellis

par Vyvy le 24 octobre 2006

3

paru en septembre 2006 (Fallout Records)

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Dans les îles britanniques, la culture a toujours eu plusieurs centres d’impulsion, se concurrençant et s’inspirant. Hier, l’Écosse (avec des écrivains tels Robert Burns ou Walter Scott) avait attiré l’attention des Londoniens sur leurs voisins du nord. Aujourd’hui, c’est toute une nouvelle vague écossaise, fort hétéroclite d’ailleurs, qui se répand sur les ondes britanniques et mondiales. Mogwai bien sûr, Franz Ferdinand aussi, mais aussi, plus récemment, si on regarde les charts britanniques, on voit que le jeune Paolo Nuttini, qui du haut de ses 19 ans et quelques 100 000 albums vendus, vient même d’Écosse. Les Fratellis, vous l’aurez compris, sont Écossais, et contrairement à Nuttini (et à ce que laisserait envisager la sonorité de leur nom) n’ont rien de vaguement méditerranéen.

Ce jeune groupe, formé de trois Fratellis n’ayant de frère que le nom de scène, vient de Glasgow (centre névralgique de la culture écossaise et européenne en général). Jon, 6 cordes électriques et deux vocales, Mince à la batterie et enfin Barry juché derrière sa basse forment une alternative en kilt aux singes de Sheffield. Le créneau est le même, rock bien tourné sans être trop recherché, sujets limités, plume légère sans être géniale, une ambiance globalement festive. Mais là où Arctic Monkeys a peut être bâclé son album, poussé par son succès Myspacien (Myspacieux ?), ces trois là, qui l’ont fait « sans aucune hype » dixit le NME, nous livrent ici un album bien fignolé, qui se tient très bien, au son léché, travaillé par la production impeccable de Tony Hoffer (production à visée radiophonique affichée, les chansons faisant presques toutes 3 minutes 30...).

À l’artwork a été porté autant de soin qu’à la production. Les Fratellis seront ainsi toujours associé dans la pauvre tête du critique à un groupe de splendide pin-ups, qui comme toutes pin-up se respectant arborent porte-jartelles et sourire ravageur. Les filles boivent, fument, et font de la pub pour le trio... Mais passons (enfin) aux choses sérieuses... et insérons dans notre chaîne affamée le joli disque crème estampillé d’un grand F marron. Henrietta ouvre l’album. Cette charmante demoiselle, malheureusement mariée, n’a pas l’air de vouloir suivre les glaswegians malgré leur ô tellement tentante proposition « come live with us with the has beens and the addicts  ». La deuxième héroïne, loin de se faire violence a plutôt tendance à faire battre le pauvre impudent lui adressant la parole. La troisième, elle, est une « city girl » tellement plus sophistiquée que le pauvre « country boy » en l’honneur duquel Jon Fratellis va jusqu’à prendre un accent des plus rural... Le principe est donc clair, chaque chanson parlant des aventures souvent malheureuses, toujours étonnantes d’un jeune Écossais, passant son temps semble-t-il à boire, rencontrer des filles, notamment des show girls nommées Chelsea Dagger, rentrer tard, marcher la nuit tombée...

Le thème n’est jusque là ni passionnant, ni particulièrement original. Ici, pas de don de songwriting transcendant, mais plutôt une plume agréable, et des petites pièces bien ciselées. Le son très riche, de chaque titres, de chaque songe, pousse le tout vers le haut, les petits « lalala », « woohoo » et autres ponctuant agréablement les chansons. Comme leur neuvième titre le suggère, les trois sont des loveable stoners. Mais continuons donc dans ces pimpants méandres. Voici For The Girl ou on retrouve la même association encore et toujours entre amour et violence physique (le nombre de « broken noses » dans ces chansons est sidérant), mais cette fois les paroles décollent un peu :

She was into the Stones when
I was into the Roses
She was breaking my bones when
I was bursting their noses
She would tell me a secret
I would lose it the next day
Young loves pleases you easy
Makes you sick in a bad way

Pour l’instant, à part le plus mélancolique (et réussi si ce n’est un tantinet mielleux) Whistle For The Choir, les chansons se suivent et se ressemblent, donnant il est vrai un son d’ensemble à l’album. Voilà une nouvelle exception donc avec un Doginabag sympathique dont le rythme plus lent et l’instrumentation plus légère permet une pause bien méritée. Trop de joie de vivre laconique peut devenir lassant. Et donc nous revoilà retombant dans le récit des aventures du sieur Jon avec le suivant Creeping Up The Backstairs ce qui porte a près de la moitié le nombre de chanson ou on ne gagne vraiment pas grand-chose a comprendre les paroles. Remercions donc l’accent parfois marqué et surtout le rythme soutenu faisant de ces inanités un joli brouhaha accueillant, les mélodies et l’instrumentation parfois grandiloquente sonnant bien, réveillant même le critique en manque criant de sommeil. L’album se finit sur l’histoire de deux rencontres, une hippy et une show girl, mix de bon aloi ?



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Tracklisting :
 
1. Henrietta (3:32)
2. Flathead (3:17)
3. Cuntry Boys & City Girls (3:31)
4. Whistle For The Choir (3:35)
5. Chelsea Dagger (3:35)
6. For The Girl (2:48)
7. Doginabag (3:21)
8. Creeping Up The Backstairs (3:07)
9. Vince The Loveable Stoner (3:14)
10. Everybody Knows You Cried Last Night (3:54)
11. Baby Fratelli (3:56)
12. Got Ma Nuts From A Hippy (3:11)
13. Ole Black ’n’ Blue Eyes (3:16)
 
Durée totale : 44:16