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Crime Busters

Crime Busters

Bud Spencer’s Clout

par Brice Tollemer le 25 novembre 2008

4

Paru en 2007 (Autoproduit)

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"- How do you hold your liquor ?
-* Well, first two gallons are ok, but after that I become sad and start beating up people" (Bud Spencer’s punchline in Crime Busters, 1977).

Un homme qui choisit comme nom d’acteur une marque de bière ne peut être que bon. Et ainsi posséder un sens aiguisé du second degré. La carrière filmographique de Bud Spencer va dans ce sens. Tout comme sa vie. Une trajectoire complètement improbable pour cet Italien, qui survit au bombardement de sa maison durant la Seconde Guerre Mondiale, devient ensuite champion de natation, maçon au Venezuela et rencontre enfin Terence Hill pour une série de nanards, qui, dans ce domaine, frôlent inéluctablement la perfection. Dans ses films, Bud Spencer boit et cogne. Il en va de même pour les Bud Spencer’s Clout. Formé du côté de Grenoble en 2005, influencé par les Queens Of The Stone Age, Kyuss et autre Fu Manchu, le groupe tend naturellement vers un univers lorgnant du côté du stoner, mais n’est pas non plus dénué de racines punk et métalleuses.

Dès le premier titre de Crime Busters, leur premier EP, sorti au début de l’année 2008, on sent toute l’énergie instinctive et organique du groupe faire son effet. « Naughty Boy » annonce d’emblée la nature des BSC. Si la spontanéité et la puissance de l’ensemble fonctionnent aussi bien, c’est parce que les compositions sont soignées et affinées. Une idée directrice relie les différents morceaux entre eux. Un uppercut en pleine face n’est efficace que si sa préparation a été méticuleusement travaillée. C’est la même chose ici. Crime Busters a notamment été masterisé en Suède, au Cutting Room, où les Hives ont par exemple l’habitude de se rendre. Il faut par ailleurs noter qu’il est assez rare d’entendre une telle qualité de son pour un disque autoproduit. Si le second degré est de mise dans le concept intrinsèque de la formation, le sérieux lui est en revanche de rigueur dans la conception musicale de l’EP.

Véritables bêtes de scène, qui leur a notamment permis d’ouvrir pour les Who en 2006 au théâtre antique de Vienne, il était temps pour les Bud que toute cette force de frappe soit mise en boîte et c’est chose faite avec ce six titres, prometteur et bien ficelé. Il faudrait maintenant que les quatre membres des Bud Spencer’s Clout (avec un line-up batterie, basse, guitare, chant) puissent déverser toute cette énergie le temps d’un album.



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1. Naughty Boy (2’52’’)
2. Lord Prayer (3’23’’)
3. Fuck With A Nun (2’36’’)
4. I Will ! (3’05’’)
5. M. Animal (4’14’’)
6. We Are Bud Spencer (4’50’’)
 
Durée totale : 21’00’’