Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Kris le 7 novembre 2006
paru le 18 septembre 2006 (EMI)
Après plus de dix ans sur le vaisseau interstellaire de Air, Jean-Benoît Dunckel choisi de tenter l’aventure solo, de faire la visite de nouveaux horizons musicaux tout seul, comme un grand. Le projet prend forme et se nomme Darkel. Entre un hypothétique prochain album du duo français (Pocket Symphony) et la production de l’album de Charlotte Gainsbourg (5:55), Darkel s’immisce donc dans la créativité de Dunckel. Loin de n’être qu’un simple side-project du Versaillais, Darkel est né d’une véritable envie de créer à nouveau, en dehors des sentiers battus, d’apporter un regard neuf et fasciné sur la musique.
Planant et électrisant, Darkel rappelle forcément les travaux épiques et glorieux des beaux jours du duo made in French Touch de Air. Dunckel se démarque toutefois en évoluant beaucoup plus dans un registre pop, préférant les chansons aux compositions. La voix électrifiée qui jonche l’album sacralise la musique de Darkel en dépersonnalisant le chant, l’intégrant de corps plein dans les mélodies tantôt lounge, tantôt electro minimaliste, tantôt jazzy et pêchues. Les rythmiques vont souvent pencher du côté de Death In Vegas, Dunckel recherchant ces lignées planes mais mouvementées en cours de chemin comme sur TV Destroy. On s’approche de l’ambiance délectée dans la bande originale de The Virgin Suicides, la gravité en moins, la vivacité relative en plus.
De nature et d’influence très aériennes, ce son de Darkel varie mais s’axe beaucoup sur un tronc electro-pop toujours léger, peu envahissant comme de l’electro et moins évident que de la pop. Forcément, l’album ne possède pour le coup ni le pouvoir de fascination de l’electro, ni l’instantanéité de la pop, mais évolue entre les deux, dans une nébuleuse électrisée. On ressent l’ambiance délétère des premiers Air (on y revient forcément toujours) dans des chansons comme Bathroom Spirit ou Pearl. Finalement Darkel sort son épingle du jeu lorsque la machine pop s’emballe et délivre sa facilité et son accessibilité. At The End Of The Sky ou My Own Sun sont des rafraîchissements qui se démènent au sein de cet album nuageux.
Principalement de la musique d’ambiance, les chansons de Darkel restent sans prétention, elles plaisent à l’oreille, on ne crie pas au génie mais on crie parfois au talent, et c’est déjà pas mal.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |