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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 8 mai 2007
Paru le 8 mai 2007 (Reverb Records)
Les coups arrivent parfois de là où on ne les attendait pas. De là à dire d’un couple marié reculé en plein Nebraska et de sa musique pourtant furieusement urbaine, il n’y a qu’un saut de quelques milliers de kilomètres (jusqu’à ce coin retiré qu’est Ohama en fait) qu’il va bien falloir faire. On ne sait guère où nous plongent Amy Drake (chant, clavier et douceur enivrante) et Chris Y. (guitare, basse, claviers, percussions, quelques parties vocales et froideur malsaine), mais la poussée qui nous y entraîne demande un effort trop conséquent pour être esquivée. Ne résistons pas inutilement et ne nous exposons pas davantage aux représailles : mettons-nous dans le sens du courant et laissons nous glisser vers ces tréfonds. L’environnement ne s’observe pas par le hublot, il se vit, se subit.
Tell Me Everything, premier enregistrement et salve originelle du duo déménagé depuis dans l’air agité de Portland, suinte une ambiance "cuir-eighties-néon bleu" (allez demander pourquoi...) qui agite. On peut être rebuté à l’idée on l’accordera volontiers, mais "un petit je-ne-sais-quoi" - comme aiment à le dire nos amis anglo-saxons - Jesus And Mary Chain pique, malgré quelques égarements sans doute légèrement trop "pop" dans certaines mélodies vocales soutenues par les chœurs (Some Will Say ou Above The Voices).
Si l’évident goût pour la lacération à la six-cordes (Wreck) de Chris Y. pourrait vaguement évoquer les éprouvant The Kills, Amy Drake propulse le tout dans des sphères démesurément plus aériennes que la tension charnelle de VV du duo précité. Les pistes s’étirent de façon surprenante dans ce monde, développant un intime sentiment de claustrophobie ("You’re in danger" répète alors l’angoissante Pandor).
Le tout, parti le bulldozer le susurrement troublant en avant avec Broadcast The Addicted (tout un programme...), prend parfois des allures plus dansantes (Red notamment). Drakes Hotel débute juste dans le milieu "club rock pour jeunes sous ecstasy", mais se frayera sans doute un chemin tant ils semblent parfois se fondre dans le décor. Que ce soit Nullified, état des lieux post-apocalypse, Fake et son étouffant premier couplet ou la douce ballade et véritable fermeture avant lheure que compose These Things, Drakes Hotel, en gardant une forme cohérente, varie étrangement sur le fond. Comme pour bien d’autres, on attendra impatiemment une sortie française...
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