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Neon Golden

Neon Golden

The Notwist

par Giom le 20 décembre 2005

4,5

Paru en janvier 2002 (City Slang/Labels)

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C’est qu’il s’en est passé des choses en Bavière au début du XXIème siècle. C’est dans cette région du sud de l’Allemagne, fortement conservatrice, que s’est développé un courant musical ultra-novateur et qui aurait dû imposer l’électro à la tête des charts du monde entier. Tout tournait alors autour du bidouilleur de génie qui a pour nom Martin Gretschmann (qui sévit aussi, quand il en a le temps sous le nom de Console), et l’album Neon Golden de The Notwist s’affirme comme la production la plus aboutie de ce bouillonnement munichois dont on retrouve les traces encore aujourd’hui dans les disques de Lali Puna.

Neon Golden ne fut pas une œuvre facile à accoucher pour le quatuor allemand car c’est après quinze mois de travail intense que ce disque vit le jour début 2002. Il avait alors pour ambition de concilier les géniaux bidouillages électroniques de Gretschmann, une orchestration classique apportée par le bassiste/trompettiste Micha Acher (qui n’est pas manchot non plus concernant les instruments à cordes), des guitares popisées et la voix froide mais fortement expressive de Markus Acher. Tout un programme, me direz-vous surtout si on ajoute à cela un souci, particulier à cet album, de vulgarisation musicale afin d’élargir le public encore trop restreint de l’électro. L’album contient en effet plusieurs pépites d’électro-pop comme Pilot ou Pick Up The Phone, les deux singles qui n’ont malheureusement pas eu le succès commercial mérité.

À l’écoute du disque, près de quatre ans après sa sortie, on retrouve le souci d’une production extrêmement léchée, l’album étant conçu dans sa globalité pour réellement faire œuvre. The Notwist réussit alors l’impensable : produire une musique à la fois mélancolique et euphorisante. Les textes torturés cohabitent avec des beats entêtants qui eux-même se mêlent à des arrangements de cordes élégiaques. Le résultats est saisissant, totalement abouti et d’une beauté rare et étrange. A cela s’ajoute la voix froide qui alterne lyrisme retenu d’un chant limpide et incrustations épileptiques dans la structure instrumentale, comme c’est souvent le cas dans les productions de musique électronique de l’époque. Le chef d’œuvre de l’album pourrait bien être le morceau Solitaire, au titre suffisamment expressif pour le public francophone, où la voix mélancolique du chanteur trouve un écho dans une orchestration sophistiquée. Les paroles, qui pointent le désespoir de la condition humaine contemporaine, résonnent alors avec fatalisme : « We are satisfied, from Monday til Friday, and on Sunday we cry ». Les guitares chatoyantes et vitaminées de One With The Freaks (qu’on peut qualifier de pop) sont aussi également là en trompe l’œil pour dévoiler un questionnement pessimiste sur la condition humaine. Sur Consequence, l’ultime morceau du disque, on se retrouverait presque à chanter sous la douche la phrase suivant : « Leave me paralysed ». Ca fait bizarre quand même !

Alors que s’est-il passé ? Pourquoi Munich n’est-elle pas devenue la nouvelle Babylone musicale ? Pourquoi les pizzicati de violon n’ont pas, après la sortie de Neon Golden, envahi toutes les compositions pops de qualité ? Pourquoi The Notwist est-il, depuis ce disque formidable et bouleversant, retourné dans l’ombre, trouvant en Europe une réputation de groupe underground culte mais ne rencontrant jamais le succès grand public escompté avec cet ambitieux projet ? L’histoire musicale a ses secrets qui semblent bien difficiles à comprendre. Depuis, Markus Asher a intégré Lali Puna, pensant peut-être qu’une voix féminine amènerait ce type de musique à la consécration. Qui sait ?



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Tracklisting :
 
1. One Step Inside (3’15”)
2. Pilote (4’29”)
3. Pick Up The Phone (3’56”)
4. Trashing Days (3’24”)
5. This Room (4’45”)
6. Solitaire (3’29”)
7. One With The Freaks (3’39”)
8. Neon Golden (5’54”)
9. Off The Rail (3’28”)
10. Consequence (5’13”)
 
Durée totale : 41’32”