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mercredi 15 avril 2015
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par Alexx le 24 avril 2006
paru en février 2006 (Up Above / Warner)
Le Canada est devenu la nouvelle terre de la musique rock. Comme si les divers arrivages de ces dernières années ne leur avaient pas suffi, ils nous en livrent encore ! Mais ce qui est incroyable, c’est la qualité de ces productions. Je ne parle pas bien entendu des diverses Avril Lavigne ou autres hurleurs à la mort mais bel et bien d’une découverte très plaisante sur nos terres incultes (sic) ! Ici, c’est Sarah Slean qui s’y colle avec son quatrième album : Day one.
La demoiselle y exploite son petit monde habituel où elle exorcise ses peurs et autres petites frayeurs que la vie se complait à nous réserver. Comme tous les artistes, arrive un moment où il faut savoir se renouveler. Pour cette Torontoise, ce temps vint avec la disparition complète de sa maison lors d’une de ces petites choses susnommées. Une chandelle s’est alors allumée en son fort intérieur : « En écrivant mes chansons, j’avais en tête une image : celle de quelqu’un de complètement abattu, à quatre pattes au bord de la route, mais animé d’une rage de vivre démentielle. Je voulais que l’atmosphère de l’album s’en ressente, qu’elle soit particulièrement vive et brutale, comme l’éveil de quelque chose après beaucoup de chagrin et de destruction. » Notez que la quatrième de couverture du livret représente la belle s’éloignant d’une maison en flammes avec quelques livres sous le coude [1].
C’est donc dans un état d’ermite que Sarah se mit à écrire ses chansons. Elle s’exila au fin fond d’une forêt dans une cabane en rondin pour méditer. En ressort Day One... disque à fleur de peau avec aperçu dès la première écoute. Et cela ne fait que s’amplifier au fur et à mesure surtout avec une telle voix...
Le réel intérêt ne tient que sur la longueur. Si on écoute chaque chanson séparément, elles sont classiques, voire à rapprocher d’une autre Canadienne : Alanis Morissette. Mais la comparaison s’arrête ici. La totalité révèle une œuvre torturée mais simple, jouant avec des arrangements courants et flirtant avec l’insouciance. Pourtant, on se surprend à réécouter l’album et à se dandiner sur sa chaise au fil des chansons voire même à chantonner.
Day One nous montre une artiste complète qui devrait s’exporter assez bien hors de son grand pays dans lequel, Sarah est relativement (re-)connue. Sa percée européenne suivra certainement la reconnaissance d’un album oscillant entre espièglerie et douce souffrance. Une artiste vraie, sans fioritures !
[1] Peinture réalisée par ses soins
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