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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 8 mai 2005
paru en juin 1974 (Island Records / Universal)
Un disque qui commence par un morceau du calibre de This Town Ain’t Big Enough For The Both Of Us ne peut qu’augurer du plaisir imminent que l’on va avoir en l’écoutant. Car, quand deux asperges osseuses consanguines nommées Ron et Russell Mael s’associent pour former un groupe, que font-elles ? Réponse : pas comme tout le monde. Alors que l’époque aurait voulu qu’un nouveau groupe américain ( de la Côte Ouest, de surcroît) publie un album hard rock voire boogie lourd, nos deux frangins entourés de la classique section rythmique guitare / basse / batterie publient un troisième album à contre-courant des modes qui puise son inspiration vers le glam rock et le music-hall.
Russell, chanteur playboy au falsetto naturel, n’hésite pas à chanter dans les aigus conférant à Kimono My House cet esprit opératique si particulier. Ron, claviériste à la moustache hitlérienne et auteur de l‘ensemble de l’album, insuffle de son côté une dynamique théâtrale fait de rebondissements et cassures en tout genre. Les compositions sont toutes de premier ordre et dès que les titres le permettent (Amateur Hour), le guitariste Adrian Fisher s’octroie un solo des plus fous afin de montrer qu’il peut lui aussi rivaliser avec les esbroufes de ses compères.
Les chansons vous prennent les neurones dès le premier refrain (Complaints) et semblent illustrer la démarche de Sparks : textes au-delà du réel et baroque caractérisé ; la production de Muff Winwood, lui aussi frère d’un très grand (Stevie), y est sûrement pour quelque chose. Ces dandys définitivement talentueux n’ont pas attendus d’avoir récolté des royalties en chocolat ou des compliments élogieux d’un ministre du Tadjikistan pour continuer à œuvrer et croire en leur méthode. La preuve, la plupart des éléments que Queen utilisera par la suite pour parfaire son approche musicale est présent ici. Ce Kimono My House rappelle à l’auditeur un trait de culture important que la civilisation industrielle a tué : le sens du spectacle.
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