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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 11 octobre 2005
paru le 17 septembre 1971 (A&M / Universal)
Une belle gueule encadrée de longs cheveux bruns bouclés trône sur un corps d’où en ressort une guitare reliée au loin à un ampli. La pochette du deuxième album de T.Rex est aux couleurs de l’automne, jaune d’or et brun, à l’image de sa musique. C’est également la période de l’année qu’a choisi le groupe pour tout balayer sur son passage avec Electric Warrior, album qui marqua la création du glam rock. Il est surtout fameux pour héberger en son sein le titre Get It On, splendide chanson au riff imparable qui influencera une ribambelle d’artistes parmis lesquels on peut citer George Harrison et le groupe Oasis. Car derrière les paillettes, les violons et les chœurs féminins se cache un bon groupe. Et surtout un guitariste de première classe, précis, tranchant, capable d’écrire des chansons pas nulles et de les chanter.
Entre le rock’n’roll et la chanson proprement dite, on aurait pu penser que Marc Bolan, chanteur-guitariste à bouclettes, avait eu du mal à choisir. Ce disque prouve manifestement tout l’inverse. Après avoir délaissé la guitare acoustique de Tyrannosaurus Rex pour un son électrique plus direct l’année précédente avec T.Rex (les singles Ride A White Swan et Hot Love ayant entraîné le groupe vers un répertoire boogie-rock), celui-ci se recentre sur un rock’n’roll néo-fifties ultra simple constitué d’accords boogie et écho elvisien. Des chansons impeccablement ficelées, comme si tout d’un coup tous ces gens qui savent si bien jouer redécouvraient la fraîcheur et la spontanéité du rock des années cinquante et n’avaient plus honte de faire des chansons pour la radio, il y en a à la pelle. De Mambo Sun à Rip Off en passant par Jeepster, l’amateur de choses bien faites n’aura que l’embarras du choix.
Réminiscence des années troubadours, certains titres dont Cosmic Dancer et Life’s A Gas donnent l’impression d’une indifférence cultivée, un air d’innocence, un peu comme si tout le monde était persuadé qu’il ne se passe vraiment rien d’important et qu’on a l’éternité devant soi. Sur ces deux morceaux, des sentiments ambigus par leur apparente légèreté se dévoilent sur des textes trop simples pour ne pas cacher quelques secrets. Par moment, cela explose, la voix devient plus rauque et la guitare sort de sa mélodie si évidente pour quelques pirouettes hors du temps puis tout rentre dans le droit chemin comme si rien ne s’était passé. Malgré cela, T.Rex ne truque rien. Ils ne devaient pas être beaucoup à l’époque à pouvoir en dire autant (Pink Fairies) et de la même façon (Bowie). Le producteur Tony Visconti y est pour beaucoup dans cette réussite puisqu’il marie subtilement les arrangements de cordes avec la guitare saturée de Bolan. Trente-cinq ans après sa sortie, cet album est encore et toujours inimaginable, garanti, recommandé avec extase renouvelable.
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