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par one minute in the dream world le 17 novembre 2009
22 Octobre 2009 (Proper Records / Harmonia Mundi)
Nouvelle sensation du N.M.E., ceci en raison de ses performances scéniques, ce qui incite d’entrée de jeu à la méfiance, Baddies sort en ce mois d’octobre un album dont on attend donc qu’il confirme cette réputation mise à jour par le célèbre journal britannique, auquel on pourrait en de nombreuses occurences reprocher une certaine précipitation dans son enthousiasme envers certaines formations.
Baddies vient du Royaume-Uni et s’il affiche un allant et une énergie toute british sur de nombreux titres, semblant à première écoute tubesques et bien ficelés, l’ensemble souffre d’un cruel manque d’identité. Les emprunts sont nombreux, voire douteux dans certains cas, le rythme et la voix pouvant par exemple évoquer fortement Offspring ou le "punk-rock" dénué d’inventivité de Green Day. Sur Tiffany...I’m Sorry, on pense aux Kayser Chiefs et à aucun moment, la formation de Michael Webster ne fait preuve de singularité, d’autant plus que le second titre,Open One Eye, évoque lui aussi Kayser Chiefs, le chant "révolté" faisant en outre surgir le fantôme d’Offspring,une fois encore, ce qui ne poussera guère l’auditeur à s’emballer pour ce début d’album. Même les refrains, agréables, tombent à plat, suivant le même format et sentant la redite à plein nez. Heureusement, des riffs bien sentis, comme sur Colin, sauvent un peu la mise, aidés en cela par l’énergie post-punk teintée de plans 80’s de At The Party, mais malgré cela, on ne peut se départir de l’impression d’avoir à faire à un groupe de seconde zone, ou de stade si l’occasion lui est offerte, vu l’engouement actuel, de la part du "jeune public" notamment, de percer durablement.
Baddies se permet même de reproduire le schéma des Cramps sur Pisces, s’auto-condamnant par ce biais tant son absence d’inspiration, son manque d’initiative sont ici criants. Do The Job fait partie de ces albums que le groupe perpétuera à l’avenir sans le moindre scrupule, usant d’une formule éprouvée et sans saveur, mais dont le résultat -une série de morceaux destiné aux plus frileux et conventionnels d’entre nous- trouvera à coup sur une large audience chez les auditeurs de Muse et autres combos usant de tous les artifices pour nous faire croire qu’ils innovent alors qu’au contraire, ils recyclent en n’ayant pas même conscience de la lassitude qu’ils vont engendrer chez un public un tant soi peu averti.
Les occasions de s’enthousiasmer sont rares, d’autant que la seconde partie du disque offre un énième titre à la Offspring (Holler For My Holiday), le quatuor trop propre sur lui, sur son livret intérieur, pour être honnête, s’avérant être en phase avec son look ; trop soigné, trop sage, trop lisse. On est ici loin du rock’n’roll débridé, aux relents garage, qu’on pourrait entendre si Baddies était doté d’un esprit moins mercantile, ou d’une forme musicale "autre", le quatuor étant visiblement assez doué pour au moins écrire et composer des chansons à l’impact quasi-similaire à celui produit par les formations citées plus haut. Mais ici, le premier constat à établir est que Baddies ne semble "convaincre" que par ce biais : produire des morceaux maintes fois entendus, comme To The Lions, formaté à souhait, ou Who Are You ?, aux chœurs certes plaisants, mais trop proche d’Art Brut. L’énergie de cet album est le seul élément de nature à laisser croire, bien que nous ne soyons pas dupes, à un second album moins attaché à ses influences, pour peu que le groupe sorte de cette attitude frileuse et cesse de s’empêtrer dans ses clins d’œil foireux à des "collègues" dont l’écoute intensive semble avoir tué chez eux toute forme d’inspiration et de personnalité.
C’est donc dans une forme de plagiat que Baddies a trouvé sa voie. Et s’il s’ouvre les portes d’une génération et d’un certain pan du public, il se barre définitivement l’accès à une frange moins "sage", et nettement plus au fait, de celui-ci. Et ce ne sont pas les quelques secondes de son vaguement noisy de Paint The City, dernier titre lui aussi très timoré, qui feront pencher la balance, loin s’en faut.
Anecdotique donc, ce Do The Job est à classer de façon définitive dans le rayon "élucubrations du N.M.E.", à moins que les plus indulgents n’attendent, accordant à Baddies le bénéfice d’un doute que pour ma part je n’éprouve aucunement, la sortie du prochain effort discographique avant de se faire un avis définitif.
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