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mercredi 15 avril 2015
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par Our Kid le 6 juin 2005
paru le 30 mai 2005 (Big Brother / Sony Music)
En onze morceaux et 43 minutes de musique, l’album annonce d’emblée un changement avec les productions passées ; l’heure est à la concision et la durée moyenne des morceaux tourne autour des 3 minutes (cela varie de 1’42" à 5’45"). De même, pour la deuxième fois, chaque membre du groupe glisse une composition (5 pour Noel, 2 pour Liam et Andy, 1 pour Gem et 1 cosignée Liam/Gem) ce qui laisse croire que le groupe est plus soudé et aurait trouvé la bonne formule. En parlant de formule, celle qui consistait sur les albums précédent et, notamment sur Be Here Now, à centrer un morceau autour d’un couplet / pont / refrain / couplet pour ensuite l’étirer sur 5 minutes est belle et bien révolue et on apprécie dorénavant les paroles qui semblent plus fouillées.
Ainsi, le son Oasis évolue (forcément avec un line up flottant) et la production de Noel Gallagher et Dave Sardy inaugure des sonorités inconnues pour le groupe. Il semblerait que le son prenne des atours plus seventies sous influences Led Zeppelin III ou Plastic Ono Band mais est, en tous cas, cohérent du début à la fin de l’album. Autre aspect, le visuel so(m)bre et l’absence de fanfaronneries sur la pochette tranche avec ce que l’on a connu du groupe. Alors, Oasis serait-il rentré dans le rang et aurait mûri ?
L’album démarre avec Turn Up The Sun de Bell, morceau à dominante instrumentale qui surprend pour une ouverture d’album, avec son ambiance sombre mais fait figure de déclaration d’intentions « Turn it up for everyone » et la présence de discrètes cordes renforce son caractère solennel durant quatre minutes avant d’enchaîner sur Mucky Fingers de Noel avec lui-même au chant, morceau le plus sautillant qui en aurait fait un single en force et dont la rythmique batterie/piano fait penser à Waiting For The Man du Velvet Underground même si la comparaison s’arrête ici. Le motif de basse final et la présence d’un harmonica apportent une dimension supérieure à ce morceau qui est suivi du premier single extrait de Don’t Believe The Truth, Lyla, morceau efficace avec ses percussions en fin de morceau qui perpétue le style Oasis.
Le quatrième morceau Love Like A Bomb de Liam et Gem Archer s’ouvre de manière semi-acoustique et dispose d’un motif de piano agréable qui accompagne les « na na na na » d’un Liam inspiré pour en faire une agréable surprise, tout comme la piste suivante, The Importance Of Being Idle, chantée par Noel et qui s’ouvre dans un style proche de celui de Tin Soldier Man des Kinks est, sans conteste le morceau le plus étrange de l’album, le plus loufoque, le Digsy’s Dinner ou le She’s Electric de Don’t Believe The Truth. C’est un morceau avec de nombreux changements de rythmes et un petit solo de guitares hispanisantes, charmant.
La rupture s’effectue par la suite avec une courte composition de Liam, The Meaning Of A Soul, à l’agressivité contenue et à dominance acoustique qui rappelle son côté pub rock. Son rythme marqué et la sonorité de l’harmonica rappelant celui de Jagger sur Like A Rolling Stone confirment la réussite de ce morceau qui permet à l’auditeur de découvrire à la suite, un des sommets de l’album, un autre morceau du chanteur, Guess God Thinks I’m Abel, une incartade pastorale-folk avec des relents de sonorités celtiques entrevues sur Led Zeppelin III mais qui se poursuit dans un déluge d’électricité et permet à la voix de Liam de s’exprimer dans toute son émotion : 3’24" de bonheur. Puis, la voix retourne à Noel pour Part Of The Queue qui présente des sonorités électroniques intéressantes et dont la combinaison guitare acoustique, basse groovy et rythme entraînant de la batterie de Zak Starkey, en grande forme, fournissent à ce morceau trépidant un caractère incontournable. Le thème des paroles reflète les problèmes que rencontre le guitariste dans les files d’attentes de Londres, un sujet qui le tracasse de plus en plus. Après cette débauche d’énergie, l’album se poursuit sur un morceau semi-héroïque, Keep The Dream Alive, de Bell, le plus long de l’album qui permet une spectaculaire prestation vocale de Liam et dont les soli de guitare en font une autre réussite, un hymne taillé pour les stades.
Autre réussite, A Bell Will Ring, composition de Gem Archer avec un Liam omniprésent et dont l’introduction funky avec ses maracas rappelle les Stone Roses. Le morceau se poursuit dans un gros son rock qui ravivera les fans de la première heure et qui les accompagne vers l’ultime titre, Let There Be Love, morceau destiné à clôturer, comme d’habitude, de façon glorieuse les albums (cf. Champagne Supernova pour (What’s The Story) Morning Glory ? ou Roll It Over sur Standing On The Shoulder Of Giants) qui se présente comme une ballade avec guitare et piano qui présente la caractéristique de voir ses parties vocales partagées entre les deux frères (comme la chanson Acquiesce). Sur ce morceau, Liam est touchant et les nappes d’harmonium font de ce titre le slow idéal pour conclure. Une excellente idée !
Un album dont on ne se lasse pas d’écouter, donc, et qui laisse présager d’un excellent futur (quand on pense que le groupe n’a toujours pas de batteur attitré...), d’autant plus qu’Oasis arrive en fin de contrat et dispose donc de toute sa liberté pour continuer à nous étonner, car il faut bien le dire, contrairement à ce que dit la pochette, Don’t Believe The Truth, on ne peut que croire ce que l’on entend.
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