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mercredi 15 avril 2015
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par Aurélien Noyer le 9 septembre 2008
paru le 13 octobre 1978 (Atlantic)
Parce qu’il y a des groupes qui ont tout compris dès le départ. Parce qu’avant de faire la tournée des stades au son de Back In Black, AC/DC était déjà un groupe énorme. Parce que, malgré tout le bien qu’on peut penser de Brian Johnson, il n’arrive pas à la cheville de Bon Scott. Parce qu’Angus a tout piqué à ses prédecesseurs (au hasard, Chuck Berry) pour pousser la science du riff qui tue un cran plus loin. Parce qu’il permet d’entendre des titres énormes que le groupe ne joue quasiment plus en live. Parce qu’il a un titre qui tue. Il faut écouter If You Want Blood, You’ve Got It.
Et on ne rigole pas au fond de la salle. J’aperçois quelques petits malins, l’air goguenard. Il n’empêche que ce disque démontre par l’exemple ce que devrait être un groupe de rock en live. Oubliez le stupide terme hard rock. Tout comme Motörhead, AC/DC n’a jamais rien fait d’autre que du rock. Pour ce concert, les frères Young et Bon Scott (tous d’origines écossaises) reviennent en quelque sorte au pays, au Apollo Theatre de Glasgow et dès l’intro de Riff Raff, le groupe fait monter la pression jusqu’à ce qu’Angus lâche l’énorme riff de la chanson, suivi de la voix de gargouille de Bon Scott. Il ne reste plus qu’à enchaîner les tueries : Hell Ain’t A Bad Place To Be, Bad Boy Boogie et son solo dévastateur, la graveleuse The Jack où Bon Scott prend le temps de narrer dans le détail son aventure avec une groupie et les petits désagréments vénériens qui suivirent.
Nul besoin d’avoir l’érudition de Nick Tosches pour comprendre pourquoi AC/DC était un des rares groupes de "hard rock" à avoir été accepté par les punks. Pas de soli masturbatoires, pas d’emphase pompeuse, pas de blues 12 mesures saturés à la Led Zeppelin, pas de gras, que du nerf... Les riffs qui s’enchaînent dans l’urgence jusqu’aux soli hystériques d’Angus, il n’y a qu’à écouter Whole Lotta Rosie pour se rendre compte que même avant le succès de Highway To Hell, ce groupe était destiné à devenir un des plus grand groupes de rock du monde, et leur hymne Let There Be Rock, version AC/DC de la génèse rock, ne fait que le confirmer : 8 minutes 30 de riffs saturés, de soli sous speed et Bon Scott qui s’égosille sur le refrain. "Let There Be Rock", il n’y a rien d’autre à dire...
Et l’album de s’achever sur Rocker, profession de foi de Bon Scott qui y sera fidèle aux dépens de sa vie. Car moins de deux ans après ce film, Bon Scott meurt, laissant le groupe avec un nouvel hymne, une autre profession de foi, Highway To Hell. Et il ne faut pas oublier qu’avant cette autoroute vers l’Enfer, AC/DC avait enregistré quelques albums rock d’excellente facture, dont ce If You Want Blood, You’ve Got It avec son titre génial, sa pochette drôle et kitsch et son rock’n’roll acéré. À redécouvrir, vite !!!
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