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mercredi 15 avril 2015
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par Dumbangel le 1er novembre 2005
paru en février 2003 (Third Side Records / Chronowax)
Moins de trois mois après la sortie de son premier single et de ses premiers concerts en groupe, Syd Matters confirmera tout le bien que l’on pouvait penser de lui avec un EP 6 titres qui profitera de son statut de premier lauréat de l’édition CQFD des Inrockuptibles.
Sa victoire sera un superbe coup de pouce du destin à un jeune songwriter qui n’en espérait pas tant quand il innondait, il y a encore quelques mois, les magazines de sa Celesta démo.
Puisant largement dans cette démo enregistrée dans sa chambre sur un modeste 8 pistes numériques, les six chansons de ce EP, aujourd’hui difficilement trouvable, témoignent de l’insolence mélodique de ce petit génie capable de vous pondre une ambiance avec deux fois rien. Car si le songwriting de Syd Matters est irréprochable, son talent d’arrangeur est peut être le petit plus qui fait que...
Passé par l’école buissonnière (celle des bricoleurs de génie comme Beck, Sparklehorse ou Grandaddy), Jonathan Morali étonne par sa maturité artistique du haut de ces 22 ans à peine. A l’aise autant dans le blues rétro futuriste de Silent Kenny que dans la balade pop qui tue (Black & White Eyes qui ferait fondre plus d’un cœur d’adolescente), Syd Matters écrase la concurrence en maîtrisant le grand écart entre accessibilité grand public et musique d’initié. Son fil d’Ariane : des mélodies accrocheuses, une voix rocailleuse identifiable entre mille qui semble se fêler à chaque souffle, des paroles simples qui font mouche et parlent directement au cœur ( « It’s you against the world, and the world against you » sur Attractive, « Life is not so quiet bad, when you’re happy » sur In Your Town , « Cause I hate my body, but I love hers » sur Connie). Syd Matters fait cotoyer le Radiohead abstrait et électro de Kid A (Attractive, Organized life), les guitares en bois de Nick Drake (Black & White Eyes, Connie, In Your Town), avec l’aplomb d’un Robert Wyatt pop au mélodie enfin accessible. Rien que ça. Le tout dans un songwriting totalement décomplexé et aérien, à la fois traditionnel et moderne dans un Anglais approprié a son univers propice au rêves.
Syd Matters aura finalement bien choisi son nom d’artiste. Fever In Winter, Shiver In June balise le terrain, et plante le décor pour le futur d’un songwriter sur lequel il faudra apprendre à compter à l’avenir.
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