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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 21 novembre 2006
paru en 2005 (Prikosnovénie)
Est-ce l’environnement bétonné, la nourriture fast-food ou bien la politique démocrate qui font que de temps en temps l’Europe accouche de doux-dingues échappés par miracle à la normalisation ? Parce qu’à l’écoute du duo anglo-slovène Pinknruby, on aurait tendance à croire qu’il est encore possible de s’aventurer hors des sentiers battus.
Pourtant, curieuse idée que celle de venir enregistrer un véritable album de world music à Londres. Il n’y a rien dans cette musique, ni dans la poésie qu’elle accompagne, qui les rapproche en quoi que ce soit d’une quelconque mode que l’on croise dans tous les coins de rue de la capitale britannique, tous les kiosques, toutes les baraques à fish and chips : Garden est un disque hors du temps et de l’espace, à la croisée des chemins et des époques : ni totalement folk, ni vraiment classique, certainement pas rock. Quelques touches d’harmonies d’Europe de l’Est, quelques mélodies en provenance du Brésil, guitare dans le plus simple appareil, place assurée pour les climats éthérés, bref, la routine sur ce disque maîtrisé et intemporel.
La voie de Pinknruby est originale, mais elle est difficile : il plane sur le deuxième album de la formation une grande douceur, une beauté chaude et intense qui participe à la construction de quête sereine de la beauté qui ne cesse d’habiter la formation. Comme sur Zeleno où Mihaela Repina place un chant envoûtant tandis que son compère Paul Bradbury tapisse de quelques arpèges clairs et précis. Un formidable exemple et condensé de ce que recèle ce disque qui pourrait désarçonner l’auditeur lambda qui désirerait découvrir l’univers musical du duo au vu de cette définition élémentaire.
De l’écoute de Garden, il ne reste qu’un profond bien-être, le souvenir d’une source à profusion, une volupté aérienne, une grande sérénité. C’est aux antipodes de la violence rock’n’rollienne et des évanescences de la musique planante, mais c’est beau... et surtout différent ! Et qui risque malheureusement de rester confidentiel pour quelques temps encore. Frotte-toi les mains, businessman, tout danger est écarté !
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