Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Giom le 31 janvier 2006
enregistré en octobre 2005 (autoproduit)
Tout commence sur une ligne de guitare entraînante, qui résonne comme du classic rock agréable à souhait. La voix se pose à peine et les choses s’énervent d’un seul coup, propulsées par un son lourd comme dans l’âge d’or du grunge. Parfois, un raclement de gratte rappelle le Melon Collie And The Infinite Sadness des Smashing Pumpkins. Ce titre, qui nous rappelle notre folle jeunesse des 90’s, n’est rien d’autre qu’un extrait de Glamoroso Infantil, démo de cinq titres de la jeune formation angevine X-Fragile.
X-Fragile se définit comme un trio pop guitare-basse-batterie (« made in Angers » précisent-ils). Certes, ils sont trois mais leur musique est plus proche du rock que de la pop, tant les morceaux dégagent une énergie qu’ils tirent de l’imitation de leurs maîtres en la matière, le trio Sonic Youth-Pixies-Nirvana. Si on ajoute donc les citrouilles corganiennes, on obtient alors le carré magique des influences de ce combo qui, il faut bien le dire, réussit avec un certain succès à produire une musique capable d’emballer tout fan du genre. Le morceau Paréidolie, grande réussite du disque, mêle parfaitement influences assumées et énergie débordante qui font plaisir à entendre. La guitare y est percutante et entêtante et apporte à cette composition une richesse qui la fait dépasser les quatre autres en qualité.
X-Fragile sait aussi faire dans le plus calme comme sur Naive qui fait office de pause sur le maxi et prépare donc pour la surprise finale qu’est Paréidolie. Mais, on comprend vite qu’il ne s’agit pas de la spécialité de X-Fragile, le chanteur étant, par exemple, plus à l’aise dans l’exercice du hurleur dans la plus pure tradition stoogienne que dans celui de chanteur lyrique. Le point fort du groupe est bien en effet de lier science du riff et rythmiques lourdes sur lesquelles le chanteur exprime sa rage d’un monde sans repères. Car X-Fragile compose en français, ce qui n’est pas plus mal car cela permet de mettre en valeur des paroles sombres et déchirées qui peuvent toucher. Il y est question d’envie perdue, de malaise et d’êtres fragiles (le nom du groupe d’ailleurs semble reprendre cette thématique). Ce n’est pas joyeux mais pas mal du tout.
Certains leur reprocheront un manque d’originalité mais il semble difficile d’exiger d’une formation qui débute de sonner novateur du premier coup. Le défi qui attend maintenant le groupe consistera à digérer leurs influences pour mieux les dépasser. Bref, si leurs disques de Nirvana prennent un peu la poussière, peut-être que les leurs tourneront sur plus d’une platine.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |