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He Poos Clouds

He Poos Clouds

Final Fantasy

par Alexx le 10 avril 2007

4,5

paru en mai 2006 (Tomlab)

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De deux choses l’une, soit je vous fait la chronique style fans de jeux vidéos, soit je vous la fait sérieusement. Malheureusement pour vous, je me sens d’humeur déconnante et joueuse...

Il était une fois un gentil garçon répondant au doux patronyme d’Owen Pallett. Il vivait dans le grand pays du nord appelé Kanada. Fier garçon et ménestrel de sa guilde, son but dans la vie était de parcourir le monde pour y propager sa connaissance et son amour pour la musique pop/folk rock et classique. Mais une ombre se profilait depuis bien des années et qui s’était étendue sur toutes notre planète : un Empire avide de pouvoir enlève des gens de la guilde musicale et leur retire toutes volonté pour en faire des créatures amorphes et sans liberté, sans imagination créative (base même de cette guilde). En chemin, il fit quelques rencontres et se baptisèrent Les Mouches ; la grande aventure prenait forme. Malheureusement, après diverses péripéties et trois vaillantes représentations qui restèrent gravées et conservé par leur plus fervent soutien, Les Mouches se dispersèrent aux quatre coins de ce si grand pays.

Non moins découragé, Owen continua sa quête. Bien lui en fût ! Sa route croisa celles de plusieurs autres groupes ayant le même but. Pour l’histoire, ce pays nommé Kanada connaissait une grosse expansion musicale luttant contre l’Empire ; ce qui ne pouvait que servir aux buts d’Owen. Mais sa plus belle rencontre, il la fît sous des Arcades de Feu. Ces personnes qui l’accueillirent, partagèrent avec lui toutes sortes de magies lui permettant de faire croire aux gens qu’il ne chantait, ni ne jouait seul. Une grande amitié s’installa entre le groupe logeant sous ces Arcades de Feu et notre ménestrel. À tel point qu’Owen fut convié à partir avec eux sur les anciennes terres de l’Est, non seulement pour jouer en leurs compagnies mais aussi pour qu’il se fasse un nom pour mieux avancer dans sa recherche d’un monde plein de musique libre.

Riche de cette expérience, Owen se servi de ses pouvoirs pour graver à même la roche un deuxième essai. Le premier avait été réalisé en une semaine avant sa rencontre et son départ pour les vielles terres de l’Est. Il consacra une grande partie de ses connaissances en magies dans son œuvre seconde. Les huit magies connues furent ainsi donc scellées dans huit de ces compositions. On ne sait pourquoi il décida de répertorier les incantations. À quelles fins le ménestrel a-t-il fait cela ? Les plus avisés le savent, et nomment la quête d’Owen Pallett la Fantaisie Final. [1]

Bien maintenant que j’ai finis mon pétage de câble, je vais tenter de vous la faire plus musicale et moins RPGiste.

He Poos Clouds est donc le deuxième opus de Final Fantasy alias Owen Pallett. Violoniste de son état, on a réellement entendu parler de lui et sa musique par la même occasion en 2005 lors de la tournée d’Arcade Fire. Il effectuait la première partie seul avec son violon, sa voix et son sampleur à pédale. Original, onirique, le premier opus Has A Good Home (quasiment entièrement joué lors de ses échauffourées live), jouait déjà totalement en dehors des sentiers battus. Néo-folk, pop, folk tout court, classique, tout cela et rien à la fois.

Et la recette indescriptible est de nouveau au rendez-vous pour ce deuxième album. Indescriptible de par son orchestration et l’univers décaler qu’il génère, que ce soit par les paroles dépeignant un monde bizarre et dérangé, ou bien par la voix d’Owen qui renforce ce décalage. Extraordinaire aussi avec l’originalité de ne faire un album sans guitare (ou si peu) et composé pour un quatuor à cordes. Mais Pallett se rend compte que cela ne suffit pas et rajoute quelques autres instruments tels un piano, un clavecin, un harmonium, un accordéon... Le tout disséminé avec parcimonie tout au long des dix titres. Cette façon de faire donne une profondeur qui après la première écoute, offre des nuanciers de ressentit formidable : This Lamb Sells Condos avec son piano doux et joyeux et une diction tendu et des chœurs, Do You Love ? avec d’autres cœurs hurlants en réponses aux paroles d’Owen avec un final halluciné. Même la jaquette illustre parfaitement l’ambiance dans lequelle baigne He Poos Clouds dont on remarque la ressemblance avec In The Court Of King Crimson.

Fans des jeux de rôle, son nom est d’ailleurs un hommage avoué à la série des Final Fantasy. Owen a même reconnu avoir voulu reformuler les huit écoles de magie de la série des Donjons Et Dragons [2]. Qui plus est, les mélodies auraient très bien pu trouver leurs places dans la multitude de scène extraordinaire des douze épisodes constituants la série des FF.

Résolument fou, Final Fantasy ou Owen Pallett, parvient à nous surprendre en explosant des frontières plus ou moins définies. Pourquoi s’en priver ? L’originalité de ce Canadien fait du bien ! Et cette scène nous réserve encore des surprises (dixit le concerné). Mais cela est une autre histoire ...

Final Fantasy (Owen Pallett)


[1Toutes ressemblances avec des personnes ou des évènements réelles ne sont pas fortuites !

[2Je ne pourrais pas d’ailleurs vous renseigner, ne connaissant pas du tout le monde de Donjons Et Dragons et parce que j’ai peur de faire trop hors sujet. Je dois déjà être limite...

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Tracklisting :
 
01 - Arctic Circle (4’24”)
02 - He Poos Clouds (3’31”)
03 - This Lamb Sells Condos (4’39”)
04 - If I Were A Carp (4’03”)
05 - -> (0’57”)
06 - I’m Afraid Of Japan (3’56”)
07 - Song Song Song (4’31”)
08 - Many Lives -> 49 MP (2’56”)
09 - Do You Love ? (3’03”)
10 - The Pooka Sings (5’25”)
 
Durée totale : 42’25”