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mercredi 15 avril 2015
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par Oh ! Deborah le 5 septembre 2006
paru en avril 1968 (CBS Records)
C’est cette simplicité pop et cette universalité cachant derrière elles d’innombrables mélodies d’une délicatesse rarement égalée tandis que cette voix d’une justesse et d’une finesse sans comparaisons, qui font de cette œuvre son intemporalité et le fait qu’elle soit aussi importante que n’importe quel Beatles.
N’ayant pas les moyens de faire venir un orchestre symphonique comme ces derniers, les Zombies enregistrent néanmoins à Abbey Road et dévoilent un univers du plus bel effet, emmené, en plus des instruments principaux, par un clavecin, un mellotron, un harmonium, un piano et des nappes d’orgues. Subtilement élaborée, l’orchestration vient à bout de mélopées jamais surfaites, parfois mélancoliques et souvent parfaites. Les arrangements sont travaillés comme on fragilise la virtuosité afin d’y trouver une teinte naïve et sublimée par l’écrin de notre (même tout petit) côté fleur bleue.
Colin Blunstone nous chante des images (bien sûr) innocentes, Beechwood Park et Hung Up On A Dream ne sont que pur bonheur tout en nostalgie, de même que les chœurs obsédants de Changes qui se donnent en prophètes. Des clochettes et des fantasmagories pleines d’espoir pour des morceaux calibrés pop à la façon de Time Of The Season, hymne qui n’a pas finit de faire planer d’admiration les amateurs, toujours étonnés par sa structure et sa substance sonore encore d’actualité. Depuis, l’Angleterre a toujours créé de la (bonne) pop. Pourtant, nous la recherchons en permanence.
Pochette [1] et musique faites dans la tradition, sa majesté Odessey And Oracle est parfois orné d’élans psychédeliques, mais n’est pas un album 60’s qui se glisse entre des centaines d’autres. Il est à l’avant de votre discothèque et se tient comme un trophée. Il est un chef-d’oeuvre sidérant d’un bout à l’autre dont l’humilité inquiétante et le manque de succès demeure incompréhensibles tant il ferait rougir le plus grand fan des Beach Boys.
Même lorsqu’on est amateur de musique obscure ou bizarroïde, on ne peut que se réjouir face à cet optimisme frêle émanant d’une si grande et éblouissante beauté, où la possibilité pour qu’il existe au monde ne serait-ce qu’un mirage de pureté aussi claire est si mince que le monde entier devrait être sous le choc. C’est alors qu’il boirait, à grandes gorgées, ces moindres notes enchantées.
Et ce pour l’éternité.
[1] réalisée par Terry Quirk, collocataire du bassiste des Zombies Chris White et responsable de la faute d’orthographe de "Odessey" au lieu de "Odyssey"
Vos commentaires
# Le 23 août 2011 à 17:37, par Michel Vignères En réponse à : Odessey And Oracle
que rajouter.. Vous avez tout si bien énoncé avec le style qui sied à ce disque, peut être un des dix chef d’ oeuvres de l ’histoire de la création musicale... tous genres confondus
....et pour sur, l’ opus le plus brillant, délacat et majestueux de la musique POP, mais dans le sens que voulaient donner les "créateurs" de ce courant musical .
# Le 20 octobre 2011 à 01:12, par Deborah En réponse à : Odessey And Oracle
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