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Hushpuppies

Hushpuppies

par Gogo Deal le 21 mars 2006

À l’approche d’une tournée importante, B-Side rencontre Hushpuppies. Interview découverte.

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B-Side : Dans ce contexte de fin d’année, quelles sont vos bonnes résolutions pour 2006 ?

Olivier : Alors 2006 pour moi, c’est arrêter de fumer. Après, c’est faire des tournées, enregistrer des morceaux inédits au mois de mars et ...

Guillaume : Mais ça, c’est pas vraiment des bonnes résolutions, c’est ce qui va arriver !

O : Mais si, moi je te dis ma bonne résolution c’est d’arrêter de fumer ! J’ai déjà arrêté un peu en 2005 ...

BS : On t’a pas vu fumer de la soirée, là ...

O : J’ai arrêté il y a presque un mois maintenant. Disons que ma bonne résolution, c’est arriver à arrêter de fumer ...

BS : C’est pas pareil.

O : Ah non, non, non !

BS : Justement, tu parlais de tournée dans tes bonnes résolutions, j’ai vu que vous faisiez une date en Hollande prochainement (ndlr : le 12 janvier à l’EuroSonic de Groningen), c’est une grande salle ?

O : Ouais. En fait, c’est un gros gros festival un peu comme les Midem mais bon ... j’en sais pas plus mais apparemment, c’est un gros festival.

G : C’est un gros festival parce que tous les programmateurs d’Europe viennent là-bas pour repérer les groupes qu’ils pourraient programmer dans leurs salles. Ils viennent voir un peu ce qu’ils peuvent se mettre sous la dent.

BS : A quelques jours de la date, comment vous sentez-vous ? C’est quand même un grand festival comme tu viens de le dire, il y aura du monde, ça fait pas un peu peur ?

O : Euh ... je sais pas, on a pas encore répété ... On va répéter demain ou après-demain, je crois, donc on verra à ce moment-là.

BS : Vous êtes déjà allé aux Pays-Bas ?

O : Non, c’est la première fois. On a jamais joué à l’étranger à part une fois en Espagne, une fois à Berlin et c’est tout quoi.

G : ... et en Angleterre.

O : Ah oui ? (dubitatif) On a joué en Angleterre ?

G : Ouais ouais.

O : Ah oui c’est vrai !

BS : Le fait d’aller jouer aux Pays-Bas, en Belgique etc... ça trahirait pas quelques ambitions européennes ?

O&G (synchro) : Ouais !

O : En fait, le concert à Groningen, il est super important pour nous parce qu’il y a justement une grosse maison de disque qui doit venir nous voir. On est en deal avec eux pour travailler ensemble. Donc pour nous, c’est ça qui est important.

BS : Vous faites la première partie de Kill The Young à Amiens et à Lyon ...

O (surpris) : Bah ... tu me l’apprends.

G : Je ne le savais pas non plus mais cool, cool !

O : Je vois même pas qui c’est ...

G : Ils sont produits par Discograph. Tu sais, on avait été les voir aux ... (il cherche le nom de la salle) ... la petite salle, là, qu’est toute jolie, toute en hauteur avec du bois ... (ndlr : ça ne serait pas le Zèbre de Belleville ?) On était arrivé à la fin du concert même, et on ne les avait pas vu.

O : D’accord, okay, je vois.

G : Ils sont produits par Discograph donc c’est sûrement pour ça, il doit y avoir un lien. En fait Discograph, c’est notre distributeur.

BS : Donc, vous ne les connaissez pas trop ?

O&G : Non.

O : Toi tu les connais ?

BS : Un petit peu.

O : Et c’est bien ?

BS : Moi j’aime assez. C’est plutôt dans la mouvance post punk. D’ailleurs, dans quelle catégorie musicale vous classeriez-vous ?

O : Nous on ne se classe pas en fait. On n’a pas assez de recul sur ce qu’on fait. Pour nous, on fait du rock et puis c’est tout. Après, il y a des gens qui vont faire des trucs qui trouvent qu’on est de la pop, peut être parce qu’ils font des trucs un peu plus vénère. Mais les gens qui font de la pop, ils trouvent qu’on fait des trucs un peu vénère donc on est un peu entre les deux quoi !

G : On est un peu entre plusieurs courants : on est pas vraiment pop, on est pas vraiment rock, on est pas vraiment sixties, on est pas vraiment moderne mais on est aussi un peu tout ça à la fois. Nous, c’est difficile de nous classer. Après, c’est plutôt les journalistes qui nous classent en fonction de ce qu’ils aiment, de leurs envies etc...

BS : On vous catalogue plutôt garage-rock pourtant ...

O : Sauf qu’on ne fait pas du garage-rock.

BS : Pour vous, ce n’est pas du garage-rock ?

O : Bah si, un petit peu mais ça dépend : il y a des morceaux garage, il y a des ballades... il y a un peu de tout.

G : T’appelles pas ça du garage-rock, en fait ?

O : Ouais. Moi, mes morceaux préférés, c’est les morceaux lents de l’album.

BS : Genre ?

O : Tu vois, par exemple, Bassautobahn.

BS (à Guillaume) : Et toi, quel est ton morceau préféré de l’album ?

G : La Comptine.

BS : On vous considère un peu comme les héritiers de la scène mod, ça vient de vous cette image ?

O : Ouais. Bah apparemment t’as tout lu sauf notre bio.

BS : Si ! je l’ai lu !!!

O : Bah voilà, en fait, on a mis ça dans notre bio parce qu’on vient de Perpignan et donc à l’époque, il y avait des groupes de garage justement et il y avait une scène mod. On traînait pas mal là-dedans et voilà, c’est pour ça que tous les gens parlent de ça. Après, c’est nous quoi.

BS : Mais vous êtes quand même vachement attaché à ça, à cette tradition mod ?

O : Non, c’est plutôt moi mais c’est vrai que l’esthétique des mods, c’est quand même un gage de bon goût ! Enfin, pour moi en tout cas.

BS : Et justement, tout le monde doit vous le demander mais est-ce que ce n’est pas un peu contradictoire par rapport à votre label puisque c’est quand même Benjamin Diamond, icône des dancefloors parisiens (ndlr : chanteur de Stardust), qui vous produit ?

G : Les premiers trucs qu’a produit Benjamin avec son label c’est effectivement de la musique électronique. C’est pour ça qu’il a tout de suite été catalogué électronique mais faut savoir que Benjamin, maintenant, il a d’autres envies. D’ailleurs, son deuxième album (ndlr : Out Of Myself, deuxième album solo de Benjamin Diamond) est vachement plus pop voire pop rock que les précédents. Il avait envie de se tourner plutôt vers ça au départ mais sa culture, elle est rock, vraiment rock. Il adore le R&B, il adore la soul, il adore le rythm & blues ...

O : Maintenant, il se tourne vers la musique du monde.

G : Enfin, il est super ouvert quoi. Il est pas arrêté sur la dance et son label n’est pas qu’électronique. Les premières productions qu’il a faites sont électro, c’est pour ça qu’il a tout de suite été catalogué électro. Demain il pourra peut-être produire ... je sais pas moi.

O : Sa dernière signature en date, c’est Nelson, un truc un peu rock à la Joy Division. C’est pas non plus electro ... Il marche beaucoup aux coups de coeur en fait.

BS : Il a eu un véritable coup de foudre pour vous ?

O : Oui, il a eu le coup de foudre. En fait, on s’est rencontré parce qu’on avait entendu parler d’une compilation qu’il voulait faire avec les groupes rock des scènes parisiennes. On est allé le voir, on lui a donné notre démo de l’époque (notre premier disque autoproduit, parce que le premier disque qu’on a sorti c’était autoproduit), il a flashé sur deux titres puis après, il est venu nous voir en concert et là, il a adoré. On a d’abord signé pour faire un quatre titres puis on est parti sur un album.

BS : Pour vous la scène mod, c’est plutôt les Who, les Kinks ou les Jam ?

O : Pour moi la scène mod c’est les Small Faces ; c’est mon groupe préféré en fait, un groupe anglais forcément et donc mod. C’est Steve Marriot (ndlr : chanteur des Small Faces), c’est les Small Faces ...

BS : Et le style mod, c’est plutôt Quadrophenia, les Vespa... ?

O : Bah ... de toute façon c’est tout ! Les mods au départ, c’est une communauté de graphiste qui a créée un mouvement esthétique et après c’est devenu la musique, la mode, le... enfin, la mode avant même, la musique, l’art, enfin tout quoi ! Le cinéma etc. ça a influé sur plein de choses en fait. Si tu veux, pour moi, un film, LE film mod, c’est ...

G : Quadro ?

O : Non, le Blow Up d’Antonioni.

BS : Vous cultivez quand même beaucoup cette image de dandy des sixties. C’est important pour vous le paraître ?

O : Ben forcément, t’as pas envie de ... Tu vois, on est amené à faire des photos de temps en temps et tout ça, on va pas y aller en jogging quoi !

G : Mais c’est vrai qu’à côté de ça, on s’habille pas spécialement pour faire des photos. C’est-à-dire que tous les jours on pourrait faire des photos et tous les jours ça collerait à ce qu’on est finalement.

O : Nous en fait ... enfin moi, j’aime bien aller sur scène ou n’importe où - et on est tous comme ça - comme je suis habillé quand je vais au boulot.

BS : Et à ce propos, c’est quoi ton boulot ?

O : Je travaille dans un laboratoire de génétique. Je suis technicien supérieur dans un laboratoire ...

G : ... qui produit des virus.

O : Maintenant je suis au contrôle qualité des virus.

BS : Et ça te plaît ?

O : Non, ça me plait pas du tout mais faut bien que je paie mon loyer !

BS : Tu penses pouvoir réussir à vivre de ta musique un jour ?

O : Oui, oui ...

BS : Finalement, on ne peut pas vivre de la musique au XXIème siècle ?

G : Bah quand on s’appelle Franz Ferdinand, si ; quand on s’appelle Hushpuppies, pas encore !

BS : Mais ça pourrait peut-être venir ?

G : Ah, peut-être, on sait jamais, tout est possible mais tout est impossible aussi ...

O : Pour l’instant, ça nous coûte plus d’argent qu’autre chose. Tu vois, même à notre niveau, les gens nous regarde en disant « vous avez sorti un album qui est bien accueilli, qui a de bonnes critiques et tout ... alors ça y est ! ». Les gens, - et surtout les gens de mon boulot - me disent « ça y est, v’là la rockstar ... alors, quand est-ce que tu quittes la boîte ? ». En fait, les gens se rendent pas compte que c’est pas ça ... Pour en vivre ... déjà on est cinq. Dans un groupe, quand t’es cinq, c’est l’horreur !

G : En fait tu divises tout par cinq. C’est pas que c’est l’horreur parce que c’est super bien, on est cinq potes ...

O : Bien sûr c’est pas ça mais en vivre, c’est impossible. Il faut vendre les disques à cinq et encore, c’est pas ça qui rapporte des sous en fait. Il faut faire concert sur concert pour touner et pour avoir le statut d’intermittent et aller finalement pointer aux Assedics ! C’est ça, c’est comme ça qu’on pourrait en vivre.

BS : Mais là finalement, vous allez faire pas mal de dates ... Vous arrivez à vous arranger au niveau du boulot, à concilier les deux ?

O : Moi j’suis au 35 heures, j’ai donc des RTT, des congés payés et tout ça.

G : Tu prends pas de vacances quoi. Tes vacances, c’est pour aller enregistrer, c’est pour aller tourner ...

O (résigné) : C’est comme moi, c’est comme tout le monde ...

G : Mais bon ... C’est ça être rock&roll en 2006 !

O : Non, c’est surtout ça être mod et ... depuis tout le temps.


BS : Parlons un peu de votre album, The Trap sorti en octobre 2005. Pourquoi avoir choisi de reprendre Pale Blue Eyes ou Automatic 6 qui figuraient déjà sur vos EP et pas Natasha ou HushPuppies qu’on dit quand même être vos plus gros succès ?

O : Alors déjà, je tiens à Natasha. Parce que c’est un morceau qu’on adore, qu’est un peu à part - il a toujours été à part - du point de vue de la musique du morceau, les paroles en français, l’atmosphère qu’il dégage ... C’est un morceau qui nous ressemble dans le sens où c’est nous qui l’avons créé et tout ça mais en plus, on a une histoire autour et on l’adore sauf qu’en fait il avait pas trop sa place à l’époque ... bah justement, il était à part. D’autant plus que sur le disque The Garden - le dernier qu’on a sorti -, il y avait Natasha...

G : Non, c’était sur celui d’avant.

O : Ouais, c’est sur celui d’avant. En fait, c’était sur notre autoproduit, Hushpuppies (ndlr : premier album éponyme). C’est celui là qui nous a fait un peu connaître. Du coup, comme le disque était en français, c’est devenu...

G : La référence...

O : Ouais. Il est passé en radio et tout ça donc les gens nous on découvert à travers Natasha mais c’est pas nous en fait. Nous, on se reconnaît plus dans des morceaux comme HushPuppies, des morceaux aux accords de garage.

G : C’est-à-dire que les morceaux lents ont tout d’un coup une patte un peu rageuse derrière quoi.

O : Et c’est surtout des morceaux en anglais. Donc Natasha a été mis en avant parce que c’est un morceau en français et les gens ont tout de suite cru qu’on était un groupe qui chantait en français. . Du coup, celui-là on s’est dit “c’est hors de question qu’il soit sur l’album” sinon, toutes les radios vont choisir de diffuser ce morceau là parce qu’il est en français. En plus, on le jouait plus en concert parce qu’on trouvait que ça collait pas avec les autres morceaux et il était en français. Donc il était hors de question qu’il y ait un morceau en français sur l’album sinon ça allait être le morceau que les gens allaient mettre en avant mais qu’est pas représentatif du groupe finalement.

BS : Justement, pourquoi avoir fait ce choix de chanter en anglais ?

O : On voulait pas tricher en fait. C’est-à-dire qu’à un moment, tu peux faire un morceau en français. Tout le monde va dire : « Ah c’est génial... », autant en avoir un bon. Enfin “bon”... il est pas bon ! S’il est pas bon il est pas bon mais s’il est bien, les gens le mettent en avant et forcément, les gens qui vont acheter l’album derrière s’attendent à avoir que du français et nous, c’est pas ce qu’on fait. On fait de l’anglais, on fait du rock anglais. On est pas contre les morceaux en français. En live, y’en a un autre qui s’appelle « ça peut plus durer » -on en a fait deux en français : y’a « ça peut plus durer » et « Natasha ». C’est pas qu’on est contre chanter en français, on a toujours des morceaux en français, on sera peut-être amené à en faire d’autres mais c’est forcément celui-là qui serait passé en radio, qu’aurait été mis en avant et ça aurait pas été représentatif de ce qu’on fait. Ça, c’est pour Natasha. Pour HushPuppies, c’est que j’en avais juste marre parce qu’il était sur le disque autoproduit, il était sur le The Garden d’après et puis voilà, on en avait marre ! On en a pas marre de le jouer, pour preuve, on le joue encore mais marre de l’entendre. Et, surtout, on avait d’autres morceaux qui, pour nous, avaient plus leur place sur cette album aujourd’hui que ces morceaux là.

BS : Et pourquoi l’anglais ?

G : Parce que le rock qu’on fait, c’est en anglais. Ce que tu fais en français, ça devient du rock français. Tu le fais en espagnol, ça devient du rock espagnol et on parle pas espagnol ; tu le fais en allemand, c’est du rock allemand et c’est pas terrible le rock allemand donc autant le faire en anglais parce que ça, c’est le rock qu’on aime. C’est du rock anglais, c’est nos influences.

BS : Y’a même pas un groupe français qui vous a inspiré ?

O : Non.

G : Moi, je suis le seul à aimer Noir Désir, à aimer un peu ce qu’il se fait dans le rock français ; mais le rock français, c’est pas du rock. C’est du rock français.

O : C’est de la merde quoi ...

BS : Qu’est ce que vous écoutez alors en ce moment ?

O : Alors moi j’écoute beaucoup Electrelane, j’sais pas si tu connais, tu l’as acheté... ELECTRELANE, c’est super important parce qu’après les gens ils disent Electrolane. Non, c’est Electrelane avec un E. C’est un groupe de Brighton, quatre filles de Brighton, c’est génial, c’est du craut rock. Et là sinon j’ai racheté le Oracle And Odyssey des Zombies. Enfin ... moi j’suis resté assez sixties, assez là dedans.

G : Moi, j’ai acheté le dernier album de Villeneuve (ndlr : First Date) en électro. Ça n’a rien à voir mais il est pas mal du tout. Super bien même. Sinon, j’ai découvert Hey Hey My My et ... j’attends leur premier album bientôt. J’sais pas si tu connais, c’est de la pop. À la base, c’était les British Hawaï. C’est deux membres des British Hawaï qui ont créé un groupe d’électro acoustique. Enfin ils font de la pop super belle. HEY HEY MY MY.

O : Mais ça en fait, c’est des potes à nous. Ils viennent de Paris, y’a plein de groupes ... Sinon voilà, ce qui est super cette année, c’est la compilation CQFD des Inrocks. Il y a plein de groupes fabuleux : Winter Camp - ça s’est des groupes de Paris en fait, c’est des potes à nous enfin ... on s’en fiche , c’est juste que ce qu’ils font, c’est génial - donc c’est Winter Camp, Choc, Go Go Charleton et y’a Hey Hey My My aussi. Moi j’ai voté pour les quatres (rires). C’est la meilleure compil CQFD depuis le début à part la première parce qu’ il y avait les Men In The Moon dessus. C’est mon ancien groupe.

BS : Et quelles sont ces groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?

O : Bah moi, c’est le garage sixties, les compilations Pebbles, les compilations Nuggets - les plus connues. Bref ... les compilations de garage sixties mais après, pour en revenir aux Hushpuppies, c’est plus des groupes comme Electrelane justement, des trucs qui montent en puissance, qui mettent les gazs, qui installent une ambiance qui monte, qui monte et qui explose à la fin. Nous on est un peu comme ça. Peut-être un peu moins maintenant mais aux débuts, tous nos morceaux étaient un peu comme ça. Ils montaient en puissance comme Automatic 6.

BS : Et de quoi vous parlez dans vos chansons ? J’suis pas terrible en anglais et comme y’a pas les paroles ...

O : C’est fait exprès. Ça dépend, y’a des histoires d’amour, des histoires de coeur, des histoires de drogue ... Ce qu’on aime bien faire aussi avec Cyrille - parce qu’on écrit souvent avec Cyrille, le guitariste - c’est des chansons que n’importe qui puisse adapter à ce dont il a envie. Nous, on sait pourquoi on les a écrite, on sait de quel sujet on parle mais on aime bien laisser un ressenti que n’importe qui pourra adapter à sa façon. Quand t’écoutes le morceau, il doit pouvoir s’appliquer à n’importe quoi.

G : ça revient à tout ce qui te fais chier. Tu peux prendre le thème de cette chanson et dire « voilà, ça, c’est l’histoire de mon truc qui me fait chier à moi ». En fait, on aime bien partir d’un truc et tourner autour sans parler du truc en question.

BS : Et vous trouvez l’inspiration en français ou en anglais ?

O : Non, on écrit directement en anglais quand même.

BS : Tu es bilingue ?

O : J’essaie. Oui, on essaie, on est pas mauvais quoi. Après, être bilingue, c’est un bien grand mot.

BS : Et par rapport à la pochette de vos deux EP, la première (Hushpuppies) a certaines similitudes avec le Nevermind de Nirvana tandis que la seconde (The Garden) ressemble étrangement à la pochette de Revolver des Beatles, c’est une tradition ou un hommage à des artistes que vous aimez ?

O : Voilà ... Alors la première qui ressemble à Nevermind, c’était pas du tout fait exprès parce que je DETESTE Nirvana ...

G : J’adore Nirvana moi.

O : C’est vrai que ça fait un peu Nirvana ... Je la trouve ridicule cette pochette avec le recul. Ça nous correspond pas.

G : Moi je l’adore

O : En fait, le mec sur la photo, c’est un pote à nous pris par notre ancien guitariste et on a trouvé ça génial, assez touchy. Du coup, on l’a mis en couverture. Pour la reproduction du truc, on s’est arrêté là et après tout le monde nous a dit « oh on dirait Nevermind et tout ça ». On était là : « Ah ouais ? ». C’était pas voulu du tout. Par contre, c’est pareil en fait pour The Garden. Une fois que ça a été fait, on a trouvé ça super beau. Je trouve ça mieux que ça ressemble à Revolver parce que ça garde ce côté psychédélique. Tu vois : les petits trucs qui s’enchevêtrent et tout ... Du coup, Revolver c’est une vraie référence que Nevermind n’est pas du tout en fait.

BS : Et pour The Trap ?

O : En fait c’est un remake de la scène du thé dans Alice aux Pays des Merveilles.

G : Mais rien rien rien rien (x 25) à voir avec Indochine. Nous on a eu l’idée avant.

O : Avec un côté anglais un peu kitsch, ça ressemble un peu aux pochettes des Kinks aussi. Pas aux pochettes mais aux ambiances des chansons des Kinks.

BS : La question qu’on vous a jamais posée ?

G : Oh la vache ! Elle est super bien ta question ! Mais faut réfléchir vachement. Bah à mon avis, j’vais répondre ... euh ... ce qu’il y a c’est qu’on est cinq même si Olive est en avant, on est cinq a faire le coup et du coup je pense qu’il y aurait cinq questions et comme on est pas tous les cinq, on ne peux pas répondre (rire). La question qu’on nous aurait jamais posé en fait : « est ce que c’est dur de composer à cinq ? ». Peut-être qu’une fois on en a vachement parlé mais on en parle pas vraiment beaucoup. Ou « comment se passe un travail de composition à cinq ? ». C’est un peu toute la base. Après, tout ce qu’il y a derrière - l’enregistrement, faire des photos, comme là quand on nous pose des questions, les concerts, tout ça, c’est l’après mais la base, c’est quand même la fabrication des morceaux. Même si nous, quand on est en plein dedans, on a pas la sensation de faire un truc génial ou extraordinaire, on fait juste de la musique, et là, c’est super intense, et là, y’a un vrai truc qui se passe. C’est long et c’est dur parce qu’on est cinq a travailler mais c’est super intéressant.

BS : Vous composez tous ensemble ?

G : Ouais et c’est un vrai travail parce qu’il y a pas beaucoup de groupes qui travaillent tous ensemble à cinq. Nous on est impliqué dans les compos.

BS : Tout à l’heure vous aviez pas l’air tous d’accord à propos du clip ...

G : Ouais c’est pour ça qu’on peut dire aussi bien des chose positives que des choses négatives. Se dire « c’est bien » ou « c’est pas bien » ou alors « c’est super bien » et faire avancer le Schmilblick ...

BS : Vous vous êtes rencontrés à Perpignan ?

G : Non, moi je suis le seul qui est de Bordeaux mais j’ai l’habitude de Perpignan. Les plus vieux, ça va faire quinze ans qu’ils se connaissent mais moi je connais le groupe depuis neuf ans.

BS : ça fait combien de temps qu’existent les Hushpuppies ?

G : À la base, il y avait les Lykids. Après, les Hushpuppies ça doit faire quinze seize ou dix sept ans dans ces eaux-là.

BS : Vous êtes montés à Paris ?

G : Olivier est monté le premier. Au départ, le groupe a vécu d’abord pendant toute la période lycée ; après le bac y’a eu les études, chacun est parti faire ses études et tout le monde s’est retrouvé à Paris. À Perpignan on répétait une fois par semaine. Olivier et notre guitariste, Cyrille, sont partis à Paris. Le groupe s’est arrêté complètement mais on était toujours en contact sauf qu’on faisait plus de musique ensemble. A la base on était une bonne vingtaine de potes.

BS : Pourquoi avoir reformé le groupe ?

G : Bah ... ça a été Olivier, Cyrille et Franck qui nous on dit : « faut qu’on refasse de la musique , on est ensemble à Paris, refaisons un truc ... ». Ils ont commencé à en refaire tous les trois à Paris mais il manquait un élèment, c’était la basse. Ils ont fait un casting de basse. Y’a plein de bassistes qui sont passés - moi je les voyais parce que je les fréquentais depuis longtemps -, je les voyais passer et je me disais « Ah ça a l’air cool, c’est rigolo et tout » puis un jour je leur ai dit « si moi j’essayais », ils m’ont dit « why not ». J’ai essayé, ça a collé puis on a fait un morceau, deux morceaux, trois morceaux et Wilfried nous a rejoints. Depuis, c’est parti et ça fait trois ans.



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