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If I Could Do It All Over Again, I'd Do It All Over You

If I Could Do It All Over Again, I’d Do It All Over You

Caravan

par Vyvy le 5 septembre 2006

4,5

paru en 1970 (Decca Records) ; réédité en 2001.

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Caravan, au même titre que Soft Machine, est dépositaire de ce qu’on appelait à l’époque le son de Canterbury, et qui consistait, entre autre, en un mélange audacieux de jazz et de psychédélisme. If I Could Do It All Over Again, I’d Do It All Over You est le deuxième album du quintet d’alors, et leur premier album pour Decca. Formé d’anciens des Wilde Flowers, Caravan est un de ces énièmes groupes chez qui talent ne rime pas avec argent. Écumant les universités et les petites salles, avec toutefois quelques festivals continentaux plus conséquents à leur actif, le groupe ne connaîtra jamais les sommets du top 100 ; son heure de gloire se résumant à une brève apparition à Top Of The Pops à l’automne 1970 à l’occasion de la sortie de leur album.

Cet opus, souvent dénigré lors de comparaisons avec In The Land Of Grey And Pink qui le suivra en 1971, était et reste 36 ans plus tard un très bon album et permet une introduction assez exhaustive aux différents sons propre au groupe. Il s’ouvre sur l’entêtante chanson titre :

"Do you think you are
Do you think you are
Do you think you are
Do you think you are.... "

Interpellé, nous entrons dans un monde original, où le saxo taquine la guitare électrique, le tout sous l’œil attendri d’une batterie très jazzy. Le psychédélisme ambiant (l’album date de sessions de 69 tout de même) ressort au grand jour dans le deuxième titre, l’évocateur And I Wish I Were Stoned / Don’t Worry. Mélange détonant, ce titre nous offre à côté de chœurs habités, l’orgue de Dave Sinclair dont la litanie que seul interrompt le long solo de guitare. Et autour de tout ça, partout et nulle part à la fois, la voix d’un Pye Hastings au plus haut de sa forme. Comment rester au niveau de ce chef-d’œuvre ? As I Feel I Die y réussit pourtant. Plus nerveuse, elle met pourtant près de deux minutes à le devenir, commençant de la manière la plus douce possible. Mais quelle apothéose que sa fin, où piano malmené, guitare énervée et batterie virulente se chamaillent toutes pour le premier plan. Ce final témoigne de la production de l’album : ouverte à tous les membres du groupe, chacun chercha à prendre le premier rôle... Mélodieux, le quatrième titre est un sérieux prétendant au titre de l’intitulé le plus long : With An Ear To The Ground You Can Make It/Martinian/Only Cox (Reprise), l’oreille qui s’habitue peu à peu aux folies de Canterbury ne s’étonne même plus du collage d’une petite mélodie qui tient beaucoup du folklore aux fous solos s’en suivant. Elle ne s’étonne plus, elle savoure les nombreuses minutes du titre bercé par, ici une flûte ; là, la voix d’Hastings ; là-bas, la batterie aérienne attire à elle les chœurs ...

Chaque chanson de Caravan est un travail d’équipe, les uns et les autres mettant tous la main à la pâte à n’importe quelle étape de sa création. C’est peut-être pourquoi les titres de cet album proposent tant de rebondissements, tant d’atmosphères différentes collées bout à bout.

Hello Hello, le cinquième titre, nous sort du psychédélisme aérien des précédents. Moins enjolivée, la chanson, plus jazz (notamment dans son piano) même si elle n’échappe pas à quelques bruitages surprenants, est un des titres les plus connus du quintet.
La ballade continue, après le très court Asforteri, engageons-nous dans l’étrange juxtaposition qu’est Can’t Be Long Now/Françoise/For Richard/Warlock au romantique pipeau du début succède un exaltant mouvement ou s’entrelacent orgue batterie et six cordes. Un grand moment, dans une longue chanson et peut-être trop. Un petit tour et puis s’en va. Le court Limits clôt l’album original.

Entrons maintenant dans les titres additionnels, que Decca a jugé intéressant d’ajouter à cette réédition de 2001. Tout d’abord une perle rare, A Day In The Life Of Maurice Haylett, issue des sessions de l’album, il ne figure pas dans la version originale et a somnolé 30 ans... Elle raconte la vie de leur technicien, à grand coup de tonnerre, de riffs bruyants et d’envolée légèrement dissonantes. Les autres titres sont des démos de chansons de l’album, et ils permettent de voir comment les morceaux ont évolués, notamment dans la manière dont Hastings chante. La voix est moins travaillée, plus chaude et mieux mis en avant faisant de ces anciennes versions des petits joyaux ...



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Tracklisting :
 
1. If I Could Do It All Over Again, I’d Do It All Over You (3:07)
2. And I Wish I Were Stoned / Don’t Worry (8:20)
3. As I Feel I Die (5:06)
4. With An Ear To The Ground You Can Make It / Martinian / Only Cox (Reprise) (9:54)
5. Hello Hello (3:45)
6. Asforteri (1:21)
7. Can’t Be Long Now / Françoise / For Richard / Warlock (14:21)
8. Limits (1:35)
 
Bonus :
 
9. A Day In The Life Of Maurice Haylett (5:07)
10. Why (And I Wish I Were Stoned [Demo Version]) (4:22)
11. Clipping The 8th (Hello Hello [Demo Version])(3:13)
12. As I Feel I Die [Demo Version] (4:37)
 
Durée totale : 64:48