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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 11 avril 2006
sorti en 2005 (Baby Rock Corp)
Il est une indéniable qualité à Iroko Percussions : celle de l’originalité. Il ne faut pas chercher très loin pour trouver celle-ci, à savoir l’audace de réaliser un album de percussions, même si l’on se demande (incrédule), au bout de quelques minutes, si le groupe a réellement osé le faire. Ne languissons pas, la réponse est oui. Willy Géraud, Stanislas Didry, Laurent Nougier et François Cot l’ont fait. À quoi cela peut-il donc ressembler ? ... c’est ici que le bât risque de blesser.
Rythmes africains, sud-américains, reggae... Ne cherchez pas là l’ombre d’une once de rock’n’roll se profilant ; il va donc falloir s’ouvrir, s’exposer, avec toute la méfiance que cela implique. C’est précisément là que se situe le problème. On aime immédiatement ou l’on se ferme rapidement, c’est selon. Il est néanmoins fort probable que le fan de rock de base, brut de décoffrage, capable de se trouver des trésors de tolérance lorsqu’il s’agit d’écouter au moins une fois tout ce que "son" genre musical a pu produire pour être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose d’absolument indispensable, reste, non pas de marbre, mais ahuri face au disque des quatre joyeux compères. Et il risque de ne pas le rester longtemps, tant, si l’effet ne prend pas, la tentation d’interrompre l’expérience se fait écrasante.
Reconnaissons que les percussions s’entremêlent harmonieusement, que le rythme pourrait être entraînant, et qu’il peut être rafraîchissant, si ce n’est carrément dépaysant, d’écouter Bring Da Beat, premier des neuf morceaux proposés. Le problème vient certainement du fait que si l’on peut être satisfait de l’écoute des ces cinq minutes inaugurales, on se sent difficilement prêt pour les huit morceaux suivants. Le constat se fait instantanément : il est difficile de faire son deuil de la moindre mélodie. Ainsi, les morceaux s’enchaînent et paraissent absolument identiques (Chawarma... et les autres, à l’exception de l’envoûtant Low Low Sound), alors qu’une oreille attentive parviendrait certainement à déceler des trésors d’inventivité. Le tout est de trouver une telle oreille, et l’on se rend compte qu’aucune des deux dont on est doté n’en est capable.
On aimerait pouvoir (se) dire qu’on apprécie, preuve par l’exemple d’une ouverture d’esprit que l’on voudrait crier au monde entier. Il faudra sans doute trouver une autre occasion. Néanmoins, cet album pourrait être, pour ceux qui, après cinq minutes de ces rythmes, en veulent encore 45, une agréable surprise...
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