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Ladylike Dragons

Ladylike Dragons

par Efgé le 30 mars 2010

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Repérés dès leur premier EP-5 titres début 2009 par la presse spécialisée, Cindy (voix, basse), Sébastien (guitare) et Yann (batterie) confirment toutes les promesses entrevues alors : sorti le 12 octobre dernier, leur premier album, "Heart Burst" est un mélange réussi entre garage rock énergique et mélodies pop. Depuis, ils écument les scènes de l’Hexagone avec leur power-trio à la française. A quelques jours de leur concert au Printemps de Bourges, rencontre avec Cindy, qui nous annonce en guise de hors-d’oeuvre qu’elle vient de planter sa voiture dans le fossé. Rock’n’roll, on vous dit.

Inside Rock : Quel est le lien au départ entre les trois membres de Ladylike Dragons ?

Cindy : J’ai rencontré Sebastien dans une école de musique en 2001. Rapidement, on s’est trouvé beaucoup d’affinités artistiques, on a donc commencé à composer ensemble… Plus tard, alors qu’on jouait avec également d’autres musiciens, on recherchait un batteur pour notre projet de l’époque, qui était plutôt orienté chanson française. On a rencontré Yann, et c’est à ce moment là que nous trois, on a eu l’envie, et même le besoin de faire du rock’n’roll.

En écoutant votre album, on a du mal à deviner votre penchant pour la chanson française...

En fait, mes parents écoutaient plutôt de la variété française à la maison ; moi qui voulais être chanteuse, je n’avais que ces repères-là. Ce n’est que bien plus tard que j’ai découvert le jazz, le rock’n’roll, et c’est à ce moment-là que j’ai pu choisir la voie que je voulais suivre.

Alors que vous n’étiez qu’un tout jeune groupe, vous avez été obligé de changer de nom sur demande du CNOSF (Comité national olympique et sportif français)… qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

C’est vrai, on n’y croyait pas quand on a reçu la lettre de leur service juridique… Nous nous sommes tout d’abord appelés « Olympic Dragons », et le comité voulait nous interdire d’utiliser le mot « Olympic ». On a voulu les rencontrer et essayer de leur expliquer qu’on allait pas nuire à l’image des Jeux Olympiques (rires), mais ils ont pas voulu. On a vite compris que mener un bras de fer contre eux allait être une perte de temps et d’argent, donc nous avons décidé, un peu à contre-cœur, de changer de nom.

Et comment passe-t-on d’ « Olympic Dragons » à « Ladylike Dragons » ?

Cela n’a pas été évident…Nous avons reçu cette lettre à la fin de l’année 2008, et à l’époque, nous nous étions vraiment appropriés le nom d’ « Olympic Dragons ». On a mis trois mois à trouver un nouveau nom ; il fallait lâcher prise et repartir sur de nouvelles bases. Finalement, ça s’est fait par hasard : un jour, je feuilletais un bouquin écrit en anglais, et Seb a regardé par-dessus mon épaule. Il a lu ce mot, « ladylike », et pour lui, ça a été instantané… Il nous a soumis la proposition, Yann a aimé tout de suite, et c’est parti comme ça.

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Les compositions de « Heart burst » semblent assez influencées par les Arctic Monkeys, ou encore Pete Doherty ; votre voix, elle, fait beaucoup penser à PJ Harvey… Vos influences s’arrêtent à cette nouvelle scène rock très populaire depuis le début des années 2000, ou remontent-elles plus loin en arrière ?

Tout d’abord, nous écoutons beaucoup d’artistes. Côté anglais, on a été beaucoup inspirés par des groupes comme The Libertines, Supergrass, The Subways… Côté américain, on se dirige vers des artistes comme les White Stripes et les Black Keys. Mais on écoute aussi les incontournables des années 70 : Led Zeppelin, les Kinks… Les Beatles, bien sûr… Notre musique est un mélange de tous ces ingrédients.

Pourquoi finalement vous être orienté vers ce genre musical là, assez radicalement éloigné de vos orientations de départ ?

C’était un besoin d’aller chercher quelque chose en moi… Dans la vie de tous les jours, je suis plutôt calme, et le rock’n’roll me permet d’aller exprimer une énergie, qui me fait du bien, en fait. Quand j’ai découvert le rock – effectivement, plutôt tard, ça a été une révélation : je me suis dit que j’étais faite pour ça, que ma voix était faite pour ça. Je m’y sentais épanouie, et les garçons m’ont suivie. A trois sur scène, on est là pour donner de l’énergie aux gens, et se faire plaisir ; c’est vraiment une énergie libératrice pour nous, et pas du tout destructrice.

Pour vous, faire du rock en anglais allait de soi, vous ne vous êtes pas sentis de taille à relever le défi de faire du rock en français ?

En fait, nous avons commencé par faire pas mal de reprises, tout simplement parce que je devais apprendre à jouer de la basse. Ensuite, quand on a commencé à composer, les mots sont arrivés tout naturellement en anglais. En revanche, on n’exclut pas du tout de revenir un jour à la langue française - d’ailleurs, on reprend sur scène la chanson de Noir Désir, « L’enfant roi ».

Sébastien écrit les paroles, et vous composez les musiques. Est-il un vrai songwriter, invente-t-il une histoire où s’inspire-t-il de votre vie, de vos expériences différentes... ?

Seb s’inpire de la vie quotidienne, il me fait interpréter des personnages plutôt réalistes, mais qui ont comme point commun de se remettre en question, et qui essayent de s’améliorer dans la vie. Il essaie toujours de faire passer un message positif à travers ses textes.

Il y a eu pas mal de « buzz » autour de vous à la sortie de votre album, la presse spécialisée notamment les Inrockuptibles, a beaucoup parlé de vous… Vous sentez-vous proche de cette scène française, les Plasticines par exemple ? Ou bien rejetez-vous l’idée d’appartenir à une scène ?

(Silence) J’avoue que je ne me sens pas très proche des Plasticines, je vais attendre de les voir en concert pour voir comment elles ont évolué… (autre silence). J’ai la sensation que notre public est très large ; on a envie de faire quelque chose de populaire, d’ouvert, on a pas vraiment envie d’être dans une niche « underground ». Nous faisons de la musique pour procurer du plaisir à notre public et je pense que les gens le ressentent. Je me sens plus proche d’Izia, avec qui nous avons partagé certaines dates : on se sent assez proche de sa famille dans leur façon d’être généreux sur scène et de vouloir donner de l’énergie aux gens.

L’image de certains médias « hype », donc fermés, vous dérange…

Moi je suis née en Lorraine, je viens de la campagne… On ne se sent pas vraiment membre de la « hype » parisienne, c’est pas vraiment notre truc.

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Vous avez donné énormément de concerts ces dernières années, essentiellement des premières parties… Désormais, vous êtes "la tête d’affiche" dans vos soirées, les gens paient pour vous voir : vous appréhendez la scène différemment ?

Le spectacle en lui-même est différent ; c’est une étape qu’un groupe franchit dans son développement. On est surtout contents de pouvoir exprimer notre musique sur un set long, d’environ 1h15 : on peut montrer aux gens qu’on est un groupe de rock, qu’on est là pour donner de l’énergie, mais aussi qu’on a écrit des ballades, etc… Sur un set long, nous pouvons présenter tout l’éventail de notre musique, et pas seulement le côté « garage rock français » ; c’est agréable de pouvoir profiter de cela.

A quoi ressemble un concert des Ladylike Dragons ?

C’est dans le rouge ! (rires) C’est beaucoup d’énergie, on se fait plaisir à jouer ensemble tous les trois et à donner cette énergie aux gens. Avec Yann et Seb, la fusion des trois donne un beau résultat. Je ressens beaucoup d’émotion quand j’interprète les chansons : j’adore me sentir imprégnée par la musique, m’y abandonner complètement et me sentir déconnectée, débrancher mon cerveau et juste être dans le moment présent. J’espère communiquer cela aux gens, leur faire passer les moments les plus intenses possibles.

Pour vous qui puisez beaucoup dans le rock anglais, jouer outre-Manche doit être un rêve ? Y a-t-il des projets en cours ?

On est déjà allés jouer une fois en Angleterre, à Manchester ; ça s’est très bien passé, et on a très envie d’y retourner… J’appréhendais un petit peu : nous sommes français, nos influences sont essentiellement anglaises, et du coup, je me disais : « Comment vont-ils recevoir notre musique ? »… Finalement, on a vraiment eu un accueil chaleureux.

Pensez-vous déjà au deuxième album ou vous consacrez-vous à la tournée ?

On pense déjà effectivement au deuxième album. Nous jouons quelques nouvelles chansons en concert - on les teste et on voit comment les gens réagissent… C’est important pour nous : pour le premier album, on avait enregistré 20 chansons pour vraiment avoir le choix et sélectionner les meilleures. Pour le deuxième, on aimerait avoir autant de matière première, donc c’est important de toujours composer, pour enregistrer le meilleur album possible, sans doute courant 2011.

Et ce mythe du deuxième album « maudit », sur lequel les jeunes groupes se cassent les dents, vous y pensez, cela vous met-il une petite pression ?

On se dit qu’on a rien à perdre, parce qu’on est un jeune groupe en développement - le premier album n’a pas non plus « explosé » en termes de ventes… Du coup, on a rien à perdre ! De toute façon on va continuer notre route, continuer à travailler. Notre seul souhait, c’est de nous améliorer dans notre façon de composer, d’enregistrer, et de réaliser le meilleur album possible. Pour le reste…



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A voir prochainement :

  • le 13 avril à Riorges (42), salle du Grand Marais
  • le 16 avril au Printemps de Bourges (18)
  • le 21 avril à Paris (75), Fnac des Ternes
  • le 6 mai à Massy (91)
  • le 7 mai à Paris (75), Festival Shamrock
  • le 14 mai à Chelles (77), Les Cuizines
  • le 15 mai à Besançon (25), Festival Herbe en Zik
  • le 21 mai à Villeurbanne (69), Les 24 Heures de l’INSA
  • le 21 juin à Nantes (44), Fête de la musique

Discographie :
"Heart Burst", sorti le 12 octobre 2009 (Discograph)

www.myspace.com/ladylikedragons