Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Lazley le 5 décembre 2006
Ça n’avait pas l’air si excitant que ça, pourtant...
C’est vrai, quoi : d’ordinaire, on fuyait sans coup férir à l’approche d’une affiche féminine "à guitare". Forcément, on le sentait venir, le coup de la "pop intimiste" gauloise à deux balles, le set acoustique ultra-chiant et le public de quadras autosatisfaits.
Sauf que là, les enfants, on causait pas du dernier fleuron "scène française" à en baver d’hébétude sur ses mocassins vernis. Pas de cette modestie bonhomme irritante, dans les textes comme dans le son, pas de plaisanteries plus plates que le dernier Cure !
Bon, on s’était un rien rencardé sur la miss et son band, avant de venir, et l’album Ça Me Vexe laissait présager "flesh & blood" quelques bonnes salves distordues.
C’est donc optimiste, le sourire aux lèvres et le regard clair que l’on entre dans le Ciel, pour y découvrir... Une salle d’une soixantaine de sièges. Sur le coup, l’association "rock + sièges = carnage lombaire" titillait un peu les synapses (dans le genre "concert tout confort, vous désirez ?", ça en tenait une couche !), mais pas le temps d’y réfléchir : la demoiselle Nadj et ses deux acolytes investissent la scène, et se lancent dans un rockinou gentil comme tout.
Ah, OK ! Ignorant que la miss était le produit de cette chère bonne Grenoble, j’avais fait l’impasse sur son éventuelle discographie, et ses précédents efforts scéniques. Mouais... Que dire ? S’attarder plus d’une minute sur le délire "textes inaudibles/power trio sautillant/Telecaster déchaînée" (on la connaît, celle-là, à la longue !) peut paraître amusant, mais passé deux morceaux, l’ensemble devient carrément fatiguant. Dont attente, tentative désespérée de focaliser sa petite attention sur autre chose que le mignon bordel de Nadj & co. Las, le groupe s’obstine pendant près de trois quart d’heures avant de s’éclipser pour de bon. On profite des quelques minutes de "roadie time" pour se rajuster, avant que ne débarquent les membres de Mademoiselle K.
David, Pilou, Peter et Katerine entament un set décapant avec... Reste Là tout chargé de promesses grondantes. Feinte imparable que ce morceau, caresse apaisante vers un sommeil bienheureux ? Oh que non, boy ! Appât poppy préparant l’assaut, plutôt ! Enchaînement anti-transitif sur Le Cul Entre Deux Chaises, qui laisse éclater le véritable visage de Mademoiselle K : celui d’un groupe au son sans concessions, qui crie "mange ça !" à chaque hurlement d’Eléonore, la guitare de Katerine. Sans rire, Peter et Katerine ne bavassent pas en minauderies guitaristiques. Crève le démontre, faisant la part belle aux coups de griffes entrecroisés et autres dos ronds/ruades vibrantes.
Autre bonne surprise : cette montée inattendue d’ondes de notes, ventousant la peau, bouquet de lianes soniques qui survient pendant un Ça Sent L’Été autocombustif. Sur Ça Me Vexe, Pilou et David ne sont pas en reste : la Guild du bassiste décoche quelques tirs bourdonnant, à en faire pâlir les crétins post-punk, tandis que David enclenche le rouleau compresseur, sabrant cymbales, clouant toms.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |