Concerts
Gravenhurst

Paris (Triptyque)

Gravenhurst

Le 1er décembre 2005

par Giom le 13 décembre 2005

Le groupe de Bristol, qui confirme son talent déjà entrevu en 2004, passait par Paris. En bon bsider, il ne fallait pas rater ça !

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C’est qu’ils se sont fait attendre nos trois British de Gravenhurst. Il y a d’abord eu une première partie honnête de Pablo Duran, groupe français chantant en anglais des compositions « rock mou » sans grandes ambitions et emmené par un leader à la coiffure banane 50’s. Puis, il fallut se farcir quarante minutes durant lesquelles le Triptyque nous a gratifiés d’une soupe cold-wave affreusement dansante pour enfin voir débarquer sur la petite scène le trio de Bristol dont le son envoûtant a tout de suite transporté nos oreilles demandeuses.

Après un morceau du premier album rapidement exécuté, Talbot et les siens commencent alors à faire défiler les perles de Fires In Distant Buldings. Le chanteur est en voix, les crescendos font s’élever l’âme tourmentée de chacun, tout est réuni pour un concert marquant, destiné à une centaine de privilégiés ayant bravé le froid pour rejoindre cette « boite branchouille »du IIème arrondissement parisien.

Car tout fonctionne en ce jeudi soir, la musique de Gravenhurst prend de la consistance au fur et à mesure que le concert se déroule. D’abord légèrement timoré (peut-être à cause de son bide concernant Nicole qu’il dédie à toutes les personnes de la salle portant ce nom), Talbot se lâche progressivement et semble bien habité par sa musique. Inutile de dire que Song From Under The Arches est un must de la soirée, le morceau tenant toutes ses promesses et faisant décoller les auditeurs parisiens réceptifs comme, j’espère, nous le fûmes. La reprise des Kinks, See My Friends, légèrement décevante sur l’album, est ici homérique, le batteur du trio se transformant en Keith Moon (ou Bonham, chacun son batteur préféré, je ne voudrais pas faire de jaloux) du XXIème siècle lors d’un solo final époustouflant. Une question se pose alors : « Mais comment une musique à la fois aussi touchante, morbide et émouvante peut-elle sortir de ce frêle jeune homme à la tête sympathique de jeune prof de math en mal de logarithme ? » Tels sont là les mystères de la création et heureusement pour nous !

Le groupe se retire alors une première fois, chaudement rappelé à l’ordre par le public mais c’est Talbot qui revient seul, nous gratifiant de deux compositions à la guitare à la fois simples et très touchantes. Une personne du public réclame ensuite le titre Black Holes In The Sands et le groupe, redevenu trois, exécute alors ce morceau phare de 2004, plus rock et basé sur des guitares qui rappellent des hélicoptères de combat.

« Cette fois, c’est bien fini ! » pensons-nous alors amèrement, mais c’est mal connaître la générosité de Talbot qui revient à nouveau sous les applaudissements, remerciant le public et s’excusant de ne plus savoir quoi jouer (« It’s not very professional, I guess ».) et se lançant finalement, seul avec sa Les Paul d’où sortent des sons magiques, dans une nouvelle ballade nostalgique. Après pas loin d’une heure et demi de prestation, l’artiste nous salue et se retire une nouvelle fois derrière le rideau noir du Triptyque. Cinq minutes plus tard, seules trois personnes continuent d’applaudir, remerciant le groupe de cette intense prestation, avant de renoncer face au retour sauvage de la cold-wave.



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