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par Tami le 28 novembre 2005
La salle de l’Aéronef se remplit lentement, pourtant l’affiche du Festival des Inrocks est plus qu’alléchante... Heureusement, de nombreux anglais ont fait le déplacement jusque Lille pour assister aux prestations des quatre groupes présents ce soir, sinon la salle aurait été bien vide ... Avec de tels groupes, la soirée de cette 18ème édition du Festival des Inrocks promet d’être furieusement dansante.
C’est le groupe Hard-Fi qui a la tâche d’ouvrir les festivités, le quatuor est originaire de Staines (près de Londres) et est mené par le chanteur Richard Archer. Pour être honnête, c’est le groupe que je connais le moins bien. Le nom du groupe et la pochette de leur album CCTV (une pauvre image de caméra de surveillance réalisée en trente secondes à l’aide d’un logiciel graphique) ne m’ont pas donné envie d’en apprendre d’avantage. J’ai quand même fait l’effort d’écouter l’album, mais je n’ai pas réussi à aller au-delà du septième morceau.
Difficile de rentrer dans l’univers de Hard-Fi, ils n’ont pas vraiment d’identité musicale (entre punk, rock et électro), la voix de Richard Archer ne me séduit pas, son jeu de scène est approximatif, il s’avance vers la fosse pour tenter de faire bouger un peu plus le public mais sa tentative est un échec... Les membres de Hard-Fi sont vraiment antipathiques, le chanteur n’arrête pas de tirer la langue et le guitariste mâchouille vulgairement son chewing-gum tout au long du concert, ajoutez à cela une musique pauvre et un chanteur doté d’un charisme proche du niveau zéro, cela donne le cocktail parfait pour s’ennuyer.
Passons aux choses sérieuses avec The Futureheads, groupe anglais de Sunderland. C’est un quatuor original, composé de deux guitaristes, un bassiste et un batteur mais là ne réside pas leur originalité...
Il y a un chanteur attitré mais les trois autres membres chantent également, pas seulement en assurant les chœurs mais en exécutant de belles vocalises et harmonies. Ringard me direz-vous ? Non, loin de là. Le mélange de musique garage et de vocalises se marient plutôt bien, ou disons que The Futureheads maîtrisent parfaitement cet exercice de style. Le groupe est très souriant et grâce à des tubes comme A To B, Meantime, Robots, Alms, Decents Days And Nights, The Futureheads reçoivent un bon accueil.
C’est Maxïmo Park qui succèdent à The Futureheads. Le quintette originaire de Newcastle soigne aussi bien leurs compositions que leurs tenues vestimentaires. Le public se presse encore un peu plus contre la barrière. Le groupe entre en scène, le dernier membre à arriver est le chanteur Paul Smith, toujours aussi élégant, même plus que d’habitude, je dirais, tout de noir vêtu, avec une cravate rouge, une ceinture blanche et une paire d’Adidas aux pieds. Le groupe débute par Signal And Sign, inutile de vous dire que tout le monde se met à pogoter et à sautiller et cette ambiance va durer jusqu’au treizième et dernier titre. Le chanteur est peut être moins « énervé » que d’habitude, mais même un Paul Smith un peu en dessous de la moyenne est un grand Paul Smith. Il a une telle présence et met une telle énergie dans sa voix, on se demande même comment il peut chanter de cette façon tout au long du concert... Lukas Wooller au clavier, semble lui aussi très habité, il a un véritable tic au bras droit qui « l’oblige » à le balancer de haut en bas au rythme de la musique. Même le bassiste Archis Tiku et le guitariste Duncan Lloyd qui sont d’habitude si discrets, se mettent à poser sur les titres Limassol et Apply Some Pressure. Il n’y a aucun temps mort dans les chansons, les couplets et les refrains étant construits de la même façon. En plus de tous les tubes présents sur l’album A Certain Trigger, le groupe joue la chanson Wasteland qui se trouve sur la compilation Help : A Day In The Life (titre qui semble faire particulièrement plaisir au groupe). Les cinq membres de Maxïmo Park ont reçu un très bon accueil de la part du public et ils ont eu le droit à de longs applaudissements amplement mérités. Avec Maxïmo Park, nous passons quand même à un niveau scénique supérieur, la prestation était classe, précise, raffinée et extrêmement bien maîtrisée.
Set list de Maxïmo Park :
Signal And SignThe Coast Is Always ChangingGraffitiPostcard Of A PaintingI Want You To StayLimassolKiss You BetterWastelandNow I’m All Over The ShopOnce, A GlimpseApply Some PressureThe Night I Lost My HeadGoing Missing
Arrive ensuite la tête d’affiche du festival, le groupe Kaiser Chiefs. Les cinq anglais sont originaires de Leeds. Enfants chéris du magazine anglais NME, ils ont créé la surprise cette année en Angleterre, en écoulant plus de 800.000 copies de leur premier album Employment. Leur prestation n’a rien à voir avec la précision des groupes tels que The Futureheads et Maxïmo Park, leur jeu scénique est comment dire... plus spontané. Le son Kaiser Chiefs est également très différent de celui des groupes actuels, les membres puisent leur inspiration un peu partout, comme ils l’avouent eux-mêmes, des années 50 à aujourd’hui. Et enfin, la force de Kaiser Chiefs, ce sont les paroles très recherchées qui font mourir de jalousie les meilleurs songwriters, des paroles composées de « Oooooh Oooooh Oooooh » de « La-ah-ah, la la lalala la Ah-ah-ah, la la lalala la » ou encore ce refrain mythique :
« In my lifeoo oo oo oo oo oo oooo oo oo oo oo oo ooIn my lifeoo oo oo oo oo oo oooo oo oo oo oo oo oo »
Ils ont même eu l’audace de nommer un de leurs morceaux Na Na Na Na Naa. Vous comprenez mieux maintenant le succès de Kaiser Chiefs, des paroles qui touchent l’âme de tout anglais qui se respecte et ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare ont la sensation de parler l’anglais depuis des années grâce à ce groupe. Les morceaux lives sont sympathiques (Modern Way, Oh My God, Everyday I Love You Less And Less...) mais beaucoup moins charmants qu’en studio. On sent quand même les limites du groupe.
Les cinq anglais ont, reconnaissons-le, beaucoup d’énergie. Le chanteur Ricky Wilson occupe toute la scène de l’Aéronef, il court, il saute, il jette son micro en l’air... Il se jette dans la foule et slamme. Le public apprécie, surtout les petites groupies anglaises qui scandent le nom du chanteur (Ricky !!!). Les refrains facilement mémorisables sont repris tous en chœur par le public. Puis vient la chanson I Predict A Riot (je prédis une émeute), à la fin de la chanson, l’émeute n’a pas eu lieu, Ricky Wilson a voulu slammer de nouveau mais la sécurité a tout fait pour l’en empêché. Le chanteur, comme un enfant gâté, longe la barrière et fait comprendre à son staff qu’il est très mécontent. La sécurité est avertie, Ricky fait ce qu’il veut... Même si musicalement parlant, le groupe Kaiser Chiefs n’est pas le meilleur groupe venu d’Angleterre, il faut admettre que les cinq anglais et surtout le chanteur Ricky Wilson ont su mettre une bonne ambiance à Lille ce soir...
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