Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Fran le 15 avril 2005
Par une fraîche soirée printanière, nous voici arrivés (en retard) à l’Elysée Montmartre pour assister au concert très attendu de Mercury Rev qui affiche complet depuis plus de deux semaines.
L’ennui et l’impatience qui caractérisent les premières parties n’ont ce soir pas leur place devant le folk atmosphérique de Timesbold : jeune formation qui ne jure que par instruments à cordes (banjo, harpe, contrebasse, mandoline...) et autres harmonica et claviers. C’est un peu comme si Neil Young rencontrait Godspeed You ! Black Emperor un soir de décembre en plein mal-être existenciel. Le public est ravi et le groupe quitte la scène le sourire aux lèvres.
Les américains peuvent alors faire leur entrée sous les applaudissements nourris de la salle. L’obscurité laisse entrevoir une configuration scénique atypique mettant en avant l’écran géant. Celui-ci projetera durant tout le set des images mystérieuses (quasi-mystiques) célébrant arbres, oiseaux, papillons, etc... qui s’accordent à merveille avec les textes et la musique ascensionnelle du groupe. Car c’est bien le son et le visuel qui sont à l’honneur ce soir. La batterie et les claviers sont rejetés sur la gauche tandis qu’à droite, Grasshopper peut s’activer à loisir sur sa guitare. Tout ce petit monde est mené d’une main de maître -que dis-je ?- de chef d’orchestre par Jonathan Donahue au centre. Ce dernier devance breaks, reprises, coups de cymbales, etc... qu’il semble faire jaillir de ses mains tel un enchanteur ! Le mot n’est pas trop fort à en croire l’émerveillement qui se lit sur les visages de mes voisins à chaque salve sonore. Cette théâtralisation du show peut sembler ridicule mais l’homme (yeux exhorbités et sourire constant) semble honnête et comme possédé par la musique de ses comparses, allant même jusqu’à baiser le crâne de son pianiste !
Les morceaux du dernier album passent très bien en live et l’inquiétude devant le gros travail de production de leur dernière livraison The Secret Migration est éclipsée. Le groupe plonge alors dans son passé pour en retirer Tonite It Shows et la très belle Tides Of The Moon où Grasshopper envoute littéralement le public. Ce sont en effet les productions anciennes qui ont la faveur du groupe (et du public) dont les longues plages instrumentales permettent à l’assemblée de s’évader (Donahue y crut un instant en parodiant un condor prenant son envol). Il n’y a qu’à voir comment sont accueillis les grandes orgues de Holes ou encore Spiders And Flies pour se convaincre de la supériorité des compositions anciennes. Le groupe est au meilleure de sa forme, la basse omniprésente du dernier album est bien retranscrite, les guitares sont lancinantes et vont se percher très haut, noyées dans l’écho et la réverb’.
Après 1h30 de show, le combo se retire et met fin à la rêverie collective. Ils ne se font pas attendre et reviennent pour interprêter la mélancolique In A Funny Way qui est sans doute la chanson la plus originale du dernier album : les roulements de tambours se transforment soudainement en beat accéléré, les orgues accompagnent la guitare qui s’évade tandis que la voix de Donahue est toujours aussi cristalline. Fin en apothéose avec Goddess On A Hiway, apparemment très attendue par l’assistance, avant de nous offrir l’orchestral The Dark Is Rising qui clôt cette soirée de la plus belle des manières. Fin du rev...
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |