Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Emmanuel Chirache le 15 février 2011
A paraître le 15 mars 2011 (Counter Records)
On avait eu l’EP, on a maintenant l’album, intitulé Michel Poiccard. So what ? On va tuer le suspense : Mitigé. Mitigé qui penche vers le bien. Par certains aspects, ces Beastie Boys keupons electro nous séduisent, c’est indéniable. Grâce à leur énergie hyperactive (et là nous avons une pensée émue pour les parents, qui doivent à l’heure actuelle être en institution psychiatrique), une certaine verve, pas mal de bonnes idées et quelques chansons vraiment épatantes, The Death Set vaut carrément le détour. Mais ces Australiens expatriés à Baltimore ont aussi leurs petits péchés mignons, comme certaines similitudes avec le punk californien qu’on n’aime pas, celui qui est gentillet et fêtard, avec son logo Anarchie floqué sur T-shirt made in China, ses crêtes bidons et ses mélodies pour midinettes. Certes, le son est ici plus cradingue, le concept plus radical, mais il y a de ça. Sur We Are Going Anywhere Man par exemple, on hésite entre attirance et répulsion. Bien sûr, c’est assez efficace, et pourtant quelque chose rebute, ce côté putassier que nos amis de Blink 182 ou Sum 41 avaient assumé sans ciller. C’est encore plus évident avec Michel Poiccard Prefers The Old, qui ressemble un peu au In Too Deep des Sum 41.
Pourtant, quand il est en forme, The Death Set se montre capable de beaucoup mieux. On peut l’entendre sur les sympathiques singles Slap Slap Slap Pound Up Down Snap et Yo David Chase ! You P.O.V. Shot Me In The Head dont nous vous avions déjà parlé, ou encore sur Can You Seen Straight et son refrain mélancolique vraiment réussi. Oui, les Death Set sont meilleurs quand ils braillent et s’excitent sur des beats foufous, des sonorités bizarres, des trucs débiles. Ainsi va l’excellent A Problem Is A Problem It Don’t Matter Where You From (bon, on évite de parler du souci des titres, hein, vous aurez notifié vous-mêmes), qui passe tout seul. De même avec Too Much Fun For Regrets : on s’éloigne heureusement de Sum 41 pour cogner fort, gueuler et secouer la tête. C’est mieux. Le groupe a par ailleurs d’autres atouts dans son jeu, aussi nous gratifie-t-il de deux ou trois bonnes chansons aux atmosphères nostalgiques (pour cause de mort d’un membre fondateur, Beau Velasco, auquel le dispensable I Miss You Beau Velasco fait évidemment allusion). On pense surtout à des choses comme Chew It Like A Gun Gum ou le superbement triste It’s Another Day, l’un des meilleurs morceaux du disque.
S’il n’y pas là matière à s’enthousiasmer outre mesure, Michel Poiccard est tout de même un album qui a de la ressource et dont l’écoute est plaisante quand on est d’humeur idoine. Certaines chansons gagnent à être écoutées (It’s Another Day, Can You Seen Straight, A Problem Is A Problem...), et l’on regrette d’avoir loupé le groupe en live à Paris tout récemment ! Bref, n’hésitez pas à jeter une oreille à la sortie du disque.
Clip du single, pas forcément représentatif de l’ensemble :
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |