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mercredi 15 avril 2015
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par Emmanuel Chirache le 10 décembre 2010
Paru en septembre 2010 (Domino)
Un groupe qui s’appelle Chief, ça vous ferait presque regretter les appellations ardues comme "Eighties Matchbox B-Line Disaster" ou "Joe Gideon & The Shark", leur longueur le disputant à leur sibyllinité. Chief, un nom limpide, presque trop, comme la musique du groupe. Une pop pure à l’acoustique cristalline, un truc qui coule comme de l’eau de roche, qui perle comme la rosée du matin, avec des scintillements qui reflète le soleil et aveugle un peu. On ne sait pas trop d’où ils viennent, New York et Californie en même temps, mais on sait qu’ils sont signés par Domino et qu’ils possèdent quelques qualités.
En fait, le premier morceau est encourageant dans son genre, petite ritournelle agréable qui se retient comme une chanson populaire (big up à Claude), malgré des défauts qui resteront ceux du disque : il s’agit d’une pop gentillette, bien faite mais trop respectueuse de la geste canonique de son courant pour s’en extirper. Les guitares sont mignonnettes et les voix sympatoches. C’est doux à l’oreille, léger, il ne manque au final que des mélodies plus pénétrantes, moins de plaintes lancinantes. Une production plus rugueuse et moins lisse. Que ce soit This Land, In The Valley, Stealing et compagnie, à chaque fois la chanson peine à s’envoler malgré toute sa bonne volonté. Les Chief manquent d’identité et de personnalité, à l’image de leur nom passe-partout, ils recopient Coldplay, Counting Crows, Last Shadow Puppets et mille autres sans parvenir à sortir du lot.
Syndrome années 2000 oblige, voici un groupe talentueux qui entrera dans nos vies et en ressortira sans doute bientôt, car il se contente de démarquer une pop aux accents indie folk qui ne cesse de tourner en rond depuis dix ans. Nous exigeons davantage. Nous sommes des chieurs, oui.
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