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mercredi 15 avril 2015
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par Gatman le 4 juin 2007
paru le 5 février 2007 (SPV)
On ne donnait pas cher en 1995 de la peau du chiot famélique, en particulier après la mort tragique de Dwayne Goettel par overdose et la brouille entre le chanteur Nivek Ogre et le sorcier des sons Cevin Key.
Mais les vétérans Canadiens de l’electro industrielle avaient heureusement rebondi en 2004 avec The Greater Wrong Of The Right, un album chargé et à charge contre un certain George W.Bush. Une tournée mondiale avait suivi, (dont la toute première date parisienne du groupe depuis sa création, j’étais parmi les happy fews), marqué par une furie sonore et visuelle à l’électronique omniprésente, la marque de fabrique du groupe face à leurs concurrents directs ou héritiers directs Nine Inch Nails et Ministry qui s’appuient beaucoup plus sur les guitares. Mais si on était content d’avoir entre les mains un disque de Skinny Puppy, la production chargée et le peu de titres réellement accrocheurs sur le long terme avait rapidement transformé l’album en un aval poussière de luxe, surtout en regard des productions précédentes. Rien de bien honteux mais rien de génial non plus.
Heureusement, ce « faiseur de mythe » renoue avec une veine plus beaucoup plus « légère » et directe. Dès l’ouverture Magnifishit, place au versant accrocheur et accessible du groupe. On retrouve avec plaisir la voix traitée de Ogre (souvent passée au vocoder), qui ne se contente pas de passer pour un possédé, des mélodies apparentes et surtout beaucoup de respirations, voire des silences. Le duo a eu l’intelligence de dépouiller les pistes et de ne plus enfouir ses joyaux sous les couches de sons et les textures alambiquées. Attention, ne vous attendez pas à du low-fi unplugged sur 2 pistes ou à des chansons taillées pour l’eurovision. La tonalité reste sombre, les samples issus de film d’horreur sont toujours là et il y a toujours ce quota de beats furieux comme sur Politikil ou Ugli, les traitements sonores radicaux à la Aphex Twin comme la fin de Lesitduz. Mais on est agréablement surpris de la variété des morceaux, surtout par les...euh... « ballades » comme Haze ou par la guitare acoustique de Jaher, qui se hausse au niveau des moments les plus poignants du groupe. Les fans les plus radicaux regretteront sans doute la folie dionysiaque des albums des 90’s mais pour la santé mentale des membres, on préfère entendre ce Mythmaker, qui regarde de l’avant et ne court plus vers son implosion.
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