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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 10 octobre 2006
À paraître le 14 novembre 2006 (Ponyrec / Rock Revolution)
Halph est un groupe danois. La chose n’est pas si courante et mérite d’être précisée en introduction. Ensuite, Halph est un duo qui sort son second opus après l’étonnant Answering Machines de 2005, qui avait marqué votre serviteur par son style krautrock totalement assumé et, au final, captivant. Duo, donc, composé d’un guitariste-chanteur, Thomas Nygaard, et d’un batteur de jazz, Karsten Bagge.
En 2006, le choses changent pour notre formation qui prend le parti du vibrant et de l’émouvant. En effet, certains morceaux de ce nouvel opus, Ode To You, sont beaucoup plus doux que les compositions du disque précédent. Doux ou dur, tout dépend des titres. Enfin, au total, l’impression restante est que Halph a mué, pour trouver un style, qui, loin de nier son passé rauque et un brin métallique, touche plus l’auditeur, est plus fort, plus pertinent, meilleur.
Parfois, le duo surprend son monde en proposant des titres à la limite de l’agressif et du style metal, basés sur des riffs puissants (Weight, ou le dernier morceau de l’album, Solitary, dont nous reparlerons). La voix de Nygaard surplombe alors le tout, d’une puissance et d’une émotion que l’on ne pensait pas possible à l’écoute d’Answering Machines. Et puis, il y a le titre éponyme qui flirte avec le The End de The Doors, proposant une longue complainte du chanteur posée sur des notes de guitare lancinantes et presque malsaines. Le calme avant la tempête. Comme c’est bon.
Cependant, le coup de cœur du disque sera son ultime morceau, Solitary, déjà mentionné et dont la densité reste impeccable. Un début sur des arpèges envoûtants, une voix caverneuse qui vient donner des frissons, des paroles répétitives autour, bien sûr, du thème de la solitude et puis un emballement final stupéfiant, une montée en puissance exaltante où l’auditeur le plus endurci ne peut que ressentir quelque chose au fond de lui face à ces cordes torturées autant instrumentales que vocales. Le morceau se termine par un chant proche du hurlement, l’expression d’une souffrance atroce, renforcée par des ultimes distorsions guitaristiques.
Halph nous surprend avec son deuxième album. Et tant mieux, on sent le groupe capable de nouvelles péripéties fascinantes. Ah sinon, que les amateurs du « vieux » Halph ne s’inquiètent pas trop, ils trouveront dans l’introduction de l’album avec le titre Life Part II, une réminiscence du passé musical du groupe. Mais bon, la tête semble déjà tournée vers ailleurs.
Et puis, comme je n’ai pas souvent l’occasion de le dire ici, vive le Danemark !
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