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mercredi 15 avril 2015
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par Oh ! Deborah le 6 mars 2007
paru le 17 octobre 2006 (Monotreme Record)
Il s’agit du premier album d’un groupe certainement triste de voir partir leur claviériste Lily Wolfe (remplacée ici par Matt Verta Ray) présente dans leur ancienne formation intitulée Parker & Lily, fruit de douze années de liaison amoureuse laissée pour compte avec The Low Lows. Et ça s’entend.
J’aurais adoré aimer The Low Lows venu de Georgie, aux États-Unis, parcequ’ils ont des têtes amochées (ou masquées par de méchantes gueules de loups !), et parcequ’ils plongent leurs plaies noires et infectées dans un psychédélisme de guitares lancinantes et vaporeuses, à la limite de la saturation, sans jamais plomber leur jeu d’effets irritants. Non, ils préfèrent ne pas (trop) brouiller les pistes, ils ouvrent leurs harmonies faites d’orgue et de feedbacks au coeur de leur propres âmes et s’en vont lorgner vers des dépressions sonores. The Low Lows avaient tout pour me plaire.
Mais non. Ils sont trop pleurnicheurs, trop lents, trop longs. Ils peinent à remplir des espaces malheureusement vides. Et leur lenteur éreintée, repliée sur elle-même, trébuche dans la lourdeur d’une tentative pourtant sincère de détresse mais très peu communicative. La beauté de leur son bariolé ne m’aura pas ! Leur aptitude mélodique, leurs résonances tout en nuances planantes et feutrées ne parviennent pas à ménager les compositions dont le minimalisme doit se battre contre une emphase dissimulée, et surtout la voix beaucoup trop plaintive de ce chanteur écorché. Car Parker Noon connait son timbre atypique et parfois country (ce qui n’est en rien un défaut) ainsi que son potentiel lyrique qu’il exploite infiniment... À la longue, ça peut être insupportable pour certains, ayant l’impression constante de se faire implorer les oreilles par des feulements qui mettent les nerfs en danger. Il va pourtant de soi que d’autres peuvent y prendre un plaisir touchant.
Mais qu’est-ce qui tracasse le plus dans tout ça ? C’est le simple fait d’être sensible à cette production intimiste, grâcieuse, sombre et limpide sans jamais y trouver une émotion fulgurante. Mais c’est avant tout le fait d’entendre une première plage à l’osmose miraculeuse, sorte de conte noir stylé année 50 avec une touche Morricone (Dear Flies Love Spider), pour après voir notre enthousiasme s’étouffer sous une suite de morceaux non pas banals mais très indignes de cette chanson envoûtante avec, en prime : un rythme-somnifère. Et le pire, c’est quand The Low Lows joue la carte poussive du crescendo noisy pour tirer l’auditeur de son état végétatif, mais rien y fait. Le mal n’est pas sorti. On l’attend amèrement. Du coup, on préfére Velvet car elle a le mérite de nous faire rêver sans nous faire guetter bêtement. Cette échapée étant en fait un bloc sonore ininterrompu par des firmaments splendides de reverbs doucâtres et fumées, joliment produites, avec en plus une voix choisissant une tonalité plus sobre et naturelle.
On espère que les Low Lows, capables du meilleur comme du pire, crèveront un jour l’abcès. On leur souhaite bonne route au travers des paysages seuls et ensoleillés qu’ils doivent aimer lorsque des sueurs froides et des sons luminaires parent leur desespoir.
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