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mercredi 15 avril 2015
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par Arnold le 10 mai 2006
paru le 18 avril 2006 (Because Music / Porte Royale)
Asyl est une formation qui existe depuis déjà 10 ans et commence tout juste à faire parler d’elle. En 2002, le groupe autoproduit un EP de huit titres qui séduit public et professionnels. Signés chez Because Music, les membres sortent Hiroshima Mis À Mort, leur second EP, en juin 2005. Lors d’un passage en Angleterre pendant le même été, ils font la rencontre de Andy Gill, guitariste de Gang Of Four, qui produit accessoirement Killing Joke, ou encore les Red Hot Chili Peppers. D’une traite, ils enregistrent les douze titres qui composent leur premier album : Petits Cauchemars Entre Amis.
Avec Hiroshima Mis À Mort, Asyl oscillait entre un son punk et new-wave. Pas franchement transcendant mais plutôt correct. Cette fois-ci, l’album est plus abouti, le son plus homogène, plus sombre mais aussi plus punk. On connaissait du groupe son penchant pour la musique de Gun Club. On découvre ici une inspiration très portée sur l’univers de Joy Division au niveau des paroles et de l’ambiance. Ces dernières sont plutôt sombres. Tantôt iconoclastes (James Dean), tantôt suicidaires (Minuit 10), les textes font preuve d’une violence qui n’était pas tant palpable sur Hiroshima Mis À Mort [1]. Et on aime ça... L’album gagne en caractère et le groupe s’affirme davantage.
Le disque démarre d’emblée sur une ligne de basse impulsive suivie de près par la batterie et une guitare incendiaire. "James Dean est juste une icône en photo sur des poster de connes" rappelle Mathieu, le chanteur. Des textes bien écrits, avec une teinte légèrement romantique et gothique rappelant Joy Division, le tout avec une musique plutôt punk. Mélange efficace. Tous les titres s’enchainent sur le même schéma, sans perte de rythme ou d’intensité.
On remarquera Intérieur/Extérieur, le single du groupe, tube en puissance. Une basse groovy répond à des accords rythmiques de guitare acide, ponctués par des explosions sonores lors des refrains entonnés par des choeurs punk. Un titre qui sent bon le rock, les fosses de concerts, la sueur et la bière... Generation est une réponse au My Generation des Who. Simple, désabusé, Mathieu chante : « I’m not talking ’bout my generation / parce qu’elle n’existe pas ». Enfin, on ne peut que percuter sur Zeppelin, le dernier morceau, tout simplement excellent. Le titre démarre sur une rythmique épurée à base de batterie et de basse. Progressivement, les guitares s’immiscent puis explosent... Andy Gill intervient et rajoute des riffs de guitares ici ou là, en feedback. Bref, ce titre est une bombe.
Jusqu’alors pas forcément très convaincant sur disque, Asyl prouvait toute sa valeur sur scène, que ce soit sur les planches d’un petit bar-concert ou encore sur la scène de Rock en Seine. Avec cet album, Asyl déboule avec force et prouve toute sa valeur. On ne peut que leur souhaiter de continuer sur cette lancée.
[1] On retrouve un titre de Hiroshima Mis À Mort sur cet album : Pierres Brûlantes dans une version plus calme et plus sombre. Très bonne
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