Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Brice Tollemer le 10 juin 2008
Paru le 12 septembre 2000 (Glitterhouse).
Si c’est bien à Los Angeles que David Eugene Edwards et Pascal Humbert se rencontrent en 1992 (du côté d’Hollywood), c’est plutôt un peu plus à l’est, à Denver pour être plus précis, que 16 Horsepower voit véritablement le jour. Avec Jean-Yves Tola à la batterie, le trio se nomme à l’origine seulement Horsepower, mais fatigué des sempiternelles références à l’héroïne il accole 16 au nom de la formation, en référence à une chanson folk traditionnelle américaine, dans laquelle il est question de seize chevaux tirant un cercueil vers le cimetière. Les années suivantes, le groupe parcourt l’Amérique du Nord, multipliant les prestations en concert qui s’avèrent pour le moins intenses et par conséquent plus que convaincantes. Ils sortent leur premier EP Shametown en 1994 et enregistrent l’année suivante leur premier album chez A&M Records, Sackcloth ’n’ Ashes, qui ne verra cependant le jour qu’en 1996.
Secret South sort trois ans après leur second effort studio, Low Estate, qui a vu notamment la participation de Bertrand Cantat (du moins en ce qui concerne la version européenne du disque) sur la reprise de Leonard Cohen, The Partisan. Ce troisième album marque par ailleurs un changement notable quant à l’orientation du groupe. On se trouve ici plutôt face à une tonalité plutôt marquée par une mélodie qui tend plus vers la folk que les réalisations précédentes. En ce sens, la présence du chant traditionnel Wayfaring Stranger (repris entre autres par de nombreux artistes dont Johnny Cash) est emblématique de cette volonté, dans une version assez épurée, avec un simple banjo, comme pour mieux souligner l’importance de l’histoire ainsi contée. Le choix de mettre de cette façon en exergue ce storytelling parcourt Secret South du début à la fin. De l’impeccable ouverture avec Clogger au brûlant Cinder Alley, en passant par la reprise de Bob Dylan Nobody ‘cept You, l’album recèle d’autres perles, comme les mélancoliques et inquiétants Burning Bush et Splinters. Fidèle à son habitude et à sa tradition, Edwards égrène tout le long de ses compositions ses références christiques et à la capacité rédemptrice de Jesus-Christ. Il faut en effet savoir que le grand-père d’Edwards était un pasteur Nazaréen, qui emmenait souvent son petit-fils lors de ses prédications…
He is beyond the shadowOf your doubt and mineHe is no man’s opinionHe is the truth divine
Néanmoins, malgré toutes les qualités d’écriture et de composition énumérées précédemment, il est vrai de souligner qu’une certaine partie du public de 16 Horsepower a pu ne pas être emballé comme elle l’aurait dû. Il faut dire qu’après deux albums exceptionnels tels que Sackcloth ’n’ Ashes et Low Estate, la barre était placée très haut. Cependant, si on met de côté cette chronologie discographique, force est de reconnaître que Secret South contient de véritables perles dont il serait dommageable de passer à côté. Par ailleurs, il peut être considéré comme le dernier véritable album de Sixteen Horsepower, car le suivant, Folklore, qui voit le jour en 2002, ne contiendra que quatre réelles compositions du groupe, trois ans avant la séparation officielle de la formation, au mois d’avril 2005.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |