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mercredi 15 avril 2015
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par Antoine Verley le 18 mai 2011
Paru le 10 mai 2011
Le plus rigolo, c’est qu’on avait prévu le carnage, sans pour autant évaluer réellement son ampleur. Lorsque Cake And Eat It Too a fait son apparition sur le myspace de Polkadot, la facilité (La descente de gamme en demi-tons, O RLY ?), redondance et vacuité mélodique patente du bidule n’auront trouvé pour écho que ma moue circonspecte. J’étais alors, en vérité, bien loin de me douter qu’il s’agirait là du meilleur morceau de l’album à venir, album dont le titre ne pourrait mieux coller à l’actualité.
Opus Dei démarre, quelques arpèges acoustiques ouvrent les réjouissances pour poursuivre la logique de l’album précédent, le riff apocalyptique de Sea Graves achève ensuite de faire monter la tension, puis le morceau explose dans une rare violence, ces quelques premières secondes font naître chez nous les plus folles espérances.
Après, plus rien. Si. Un solo sympa. Morceau suivant ? A peu près pareil. Ensuite ? La même.
Et les pistes s’enchaînent pour échouer sur ce triste constat : l’album est absolument creux, et contient quasiment autant de moments tout juste passables que Purgatory en contenait de tout juste périssables. Est-ce de la comparaison avec le Purgatory Dance Party en question que l’album pâtirait, ou de la proximité de l’écoute du génial dernier Lonely Island sorti le même jour ? On le réécoute, le ré-réécoute et l’écoute encore, mais non, non, quelque chose ne prend pas.
Certes, du punchy à la pelle, mais ça ne suffit pas (on pense à ce sous-Tomahawk particulièrement insipide qu’est le morceau-titre). Certes, les discoïderies synthétiques du précédent sont également fidèles au poste (Stronger Than Weak), mais à quoi bon si l’écriture n’est pas au rendez-vous ? Parce que niveau travail, on peut sans exagérer parler d’un vrai foutage de gueule, dont Slaughterhouse Striptease est symptomatique : une intro marrante réutilisée ad nauseam en début de couplets, couplets juxtaposés sans même se donner la peine de mitonner des transitions… On déconseille à qui voudrait (malgré tout) écouter cet album dans les meilleures conditions de réécouter le riff de What’s The Worst Thing That Could Happen qui détournait progressivement la logique du Thrash en décomposant un blastbeat jusqu’à rendre le glissement d’une intro Slayeresque à une pop song presque logique à l’oreille humaine, la comparaison fait mal, très mal...
Rien ici de ce qui pouvait rendre Purgatory Dance Party attrayant, à savoir des couleurs, des mélodies, des chansons qui ont l’air de mener quelque part, bref une utilisation intelligente de cette technique musicale qu’ils semblent si bien maîtriser. Sex Offender, un engoncement dans une confondante banalité ? J’aimerais presque, franchement ; la banalité, lorsqu’elle est bien faite, peut au moins donner des résultats plaisants, là n’est même pas le problème (on ne peut d’ailleurs pas accuser Starlight Requiem, Bloodsucker ou Forever And A Day d’être banales ; redondantes et dépourvues d’imagination, en revanche, si) : le groupe sonne comme une parodie de lui-même.
Comme si Todd Smith et sa bande avaient resservi leur formule sans avoir quoi que ce soit à dire, comme s’ils s’étaient emparés des ingrédients en ayant égaré la recette (ou l’inverse… de tout façon c’est à chier cette métaphore). Et si cela prouve au moins la force du modèle musical de Polkadot (à l’identité si marquée qu’il serait capable de donner lieu à des parodies de lui-même), cet intérêt est tout de même un peu faible. La demi-étoile en plus, c’est parce que des semblants de mélodies, voire d’idées, semblent s’insinuer vaguement au bout d’un nombre conséquent d’écoutes, mais vraiment, vraiment pas assez pour s’infliger ce pensum.
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