Signature X est né à Bordeaux au début de l’année 2005 et s’articule autour de Lionel Dubos (basse, claviers, machines), Damien Cruzalèbes (chant), David Lion (batterie) et Nicolas Dabbadie (guitare). Tous plus ou moins issus de la scène rock, ces quatre musiciens se sont réunis pour concocter une recette musicale troublante d’efficacité et de savoir-faire. Si on suit un minimum l’évolution musicale de ces cinq dernières années, on se sera rendu compte que l’electro est devenue une incontournable réalité qui déferle sur la plupart des productions discographiques actuelles.

Les autoproductions ne faisant pas exception à la règle (la majorité d’entre eux y ont recours), certains en font la base de leur démarche, les autres ne l’utilisent que comme apport complémentaire à leur formation instrumentale. Signature X s’inscrit dans cette dernière mouvance, combinant rythmiques rock’n’roll, sons électroniques et chanson française. Après une ouverture remarquable de par la nébulosité du texte et sa nervosité ravageuse (Chacal), le titre suivant suscite instantanément l’intérêt en alliant mélodie offensive, guitares pugnaces et chant décalé qui crée la surprise sur fond sonore lorgnant vers le gothique. Les machines font ensuite leur apparition sur l’intro de Les Phalanges..., meilleur titre de l’ensemble à la luxuriance musicale impressionnante (guitares malignes, claviers abyssaux) et à la poésie terriblement personnelle.

Difficile de trouver une quelconque affiliation avec ce qui se fait actuellement en France. Disons que Signature X évoque assez souvent Virago : même façon de s’époumoner que le chanteur grenoblois, même atmosphère sombre et désespérée, un goût sûr pour les textes affinés. Les quatre compères retiennent immédiatement l’attention avec leur aisance technique, c‘est certain. Mais c’est la pratique de la tension rock qui garantit les meilleurs moments et également cette facilité à pratiquer de longues accalmies après avoir emmené le chant vers un bref sursaut de rigueur.

Les moments les plus attractifs sont ceux où les machines s’emballent pendant que la voix s’essaye au texte. Cet opus de cinq morceaux est intéressant à plus d’un titre : il sonne frais et accompli (ce qui, finalement, est plutôt bien pour un autoproduit !). Le résultat est terriblement passionnant mais un seul léger problème se pose : il est difficile de danser dessus. Est-ce vraiment ce qu’ils ont voulu ? Pas sûr. A l’écoute de cette poignée de chansons, Signature X ne devrait pas tarder à publier son premier album. Un seul mot d’ordre : à écouter d’urgence !