« I am the devil ». Sleeppers est à Paris, au Bataclan, pour une date exceptionnelle en ouverture de Eiffel. Noesis ne pouvait rater pareille ode à la violence.

La salle n’est pas encore pleine quand les lumières s’éteignent. Sensation de vide immédiatement comblée par un son colossal qui envahit l’espace. Quelques pas en arrière pour reprendre mes esprits, et déjà la sueur perle sur le front. L’expérience sera aussi physique que sur Signals From Elements.

Le public semble abasourdi dès les premières notes, le malaise va grandissant au fil des titres. L’univers de Sleeppers prend une autre dimension sur scène. Le charisme certain des musiciens fait bel écho à l’agressivité de la musique. Les lumières sont savamment travaillées, et ajoutent au côté mystique. Les parties de batterie sont sublimées par un éclairage blafard. L’état second guette la foule, compacte maintenant. L’abattement est proche, et la plaie s’ouvre davantage quand Reuno de Lofofora vient poser sa voix sur Ruines. Ils prêchent ensemble, et les versées sont acclamées par des fidèles en devenir. La messe se termine avec la même intensité. Eiffel aura fort à faire pour hisser le public vers des sphères plus hautes. Bon courage !