The Chiltons... Avec un nom pareil, on se dit avant même d’y jeter une oreille que ce trio parisien doit être tout sauf un groupe de trash metal. The Chiltons donc... Comme Alex Chilton de Big Star ? Faudrait croire si on se fie au CV de ces messieurs sur leur page MySpace.

Car à l’écoute de ce Small Town, qui tient plus de la carte de visite que d’un véritable premier effort discographique, on les imagine bien grattouiller timidement leur guitare sèche dans leur chambre sous un poster de Morrissey, tout en feuilletant d’un coin de l’œil leur collection de vieil Inrocks période mensuel avec XTC en couverture. Désuet vous allez me dire, désarmant de vérité je vous répond.

Leur truc à eux, c’est la Pop. Avec un grand P, s’il vous plait. Celle qui caresse les oreilles avec ces chœurs chatouillants, qui vous attendrissent le cœur avec ces demi-confessions glissées comme ça, l’air de rien. La Pop c’est un truc d’alchimiste. On l’a ou on ne l’a pas. Et eux l’ont. Il y a quelque chose dans la musique des Chiltons qui tient de ça. Ce petit quelque chose qui tient de la profession de foi. Car, il en faut pour pondre ces petites perles désuètes telles que ce Is This Love très XTCien dans l’âme ou bien encore le sublime Hymn For The Uncool qui rappelle le meilleur des The Pale Fountains de Michael Head. Seul petit reproche, le groupe gagnerait à injecter d’autres éléments à leur pop ‘ligne claire’. Cela en fait grandement son charme, mais pourrait aussi se révéler préjudiciable sur la longueur.

Ce EP 4 titres porte toutefois les graines prometteuses et l’insolence d’un talent mélodique et vocal pas si courant dans nos contrées. The Chiltons n’ont pas choisit la facilité en chantant en anglais et en se faisant l’apôtre d’un style musicale aussi atypique dans notre pays de chansonnier (Béna)barbant. Mais à eux de travailler dur pour accomplir leurs rêves. Toutes les cartes sont en leur main. Et quand on a la foi, tout est possible...